Les scientifiques discutent de son impact exact, de la date de son commencement, de ses implications sur l’orientation de la société et des politiques publiques. Mais sa réalité est devenue une évidence de tous les jours. Désormais, l’humanité est le principal facteur d’évolution de la planète, de son environnement, de son climat et, bien plus inquiétant, de son habitabilité. Nous sommes entrés, peut-être depuis longtemps, à partir de la révolution industrielle à coup sûr, dans l’anthropocène, une nouvelle ère de l’histoire du globe, aux bouleversements probablement aussi spectaculaires que ceux du permien ou du crétacé. Nulle météorite n’est tombée sur la planète, nul volcan n’a répandu ses fumées dans l’ensemble de l’atmosphère : la technique, alliée au capitalisme, a tenu le même rôle déstabilisateur.
Ce changement global mérite désormais une réponse globale, notamment dans les villes, où se concentrent souvent la production et la consommation des sociétés modernes. Cette réponse touche à tous les aspects de l’activité humaine, la technologie, l’économie, les échanges, la répartition des richesses et même la culture qui doit s’adapter à l’idée d’une nature finie mise en danger par l’espèce dominante, la nôtre. Elle implique une stratégie coordonnée, volontaire, dont les accords de Paris sur le climat ne sont qu’une esquisse.
C'est pour réfléchir aux impératifs de cette ère nouvelle que Libération s'est associé à l'Ecole urbaine de Lyon. Une semaine de débats avec des universitaires, des artistes, des politiques, pour aider à la prise de conscience et commencer de bâtir un avenir différent…