Pour le moment, sept démocrates ont officiellement annoncé leur candidature pour l’investiture de leur parti aux primaires de l’année prochaine. Présentations.
Elizabeth Warren, l’anti-Wall Street
«C'est comme ça que tout commence : de personne à personne, de ville en ville», a lancé Elizabeth Warren à ses supporteurs de Council Bluffs, dans l'Iowa, où elle a officiellement lancé sa campagne début janvier. La sénatrice du Massachusetts a été la première figure majeure à dégainer, à plus d'un an de la première primaire démocrate qui se tient traditionnellement dans cet Etat du Midwest.
Cette ancienne prof de droit à la prestigieuse université Harvard, ennemie jurée du président Trump, affirme qu'elle n'aurait jamais cru un jour briguer l'investiture suprême. Mais la présidence de ce «tyran en puissance», une «brute raciste à fleur de peau», l'a convaincue de se lancer dans la course, à 69 ans. Donald Trump le lui rend bien, qui l'affuble systématiquement du sobriquet de «Pocahontas» parce qu'elle a déclaré avoir du sang Cherokee. Espérant lui clouer le bec, elle a publié en octobre des tests ADN qui ne montraient que de très lointaines origines, s'attirant cette fois les critiques des Amérindiens.
«L'administration actuelle travaille pour les riches et ceux qui ont un bon réseau mais elle ne fait rien pour tous les autres, dénonce la native d'Oklahoma City. La classe moyenne est attaquée.» Avec des positions qui la situent sur l'aile gauche du Parti démocrate, et son discours de défense de la classe moyenne, Warren vient chasser sur les terres du sénateur du Vermont Bernie Sanders et celles de Donald Trump, qui avait fait de cet électorat la clé de son succès en 2016.
Cet engagement ne vient pas de nulle part. En 2007, un an avant la crise, la spécialiste du droit des faillites dénonçait dans un article, non sans prescience, le manque de régulation du système financier. Sous son impulsion, le Bureau américain de protection des consommateurs verra le jour quatre ans plus tard, et Warren sera embauchée comme conseillère par Barack Obama. Le président démocrate s'était alors réjoui d'accueillir dans son équipe «une fille de concierge». Ses origines modestes, son ascension sociale et ses critiques envers Wall Street lui donnent de l'envergure. En 2013, elle devient sénatrice du Massachusetts et la première femme à occuper ce poste. Certains l'auraient même bien vue candidate à la présidentielle dès 2016.
Si elle a réuni des foules enthousiastes dans l'Iowa, et malgré sa popularité auprès de l'électorat démocrate, elle devra jouer des coudes lors des primaires avec les jeunes figures émergentes ou les poids lourds potentiels, tels l'ancien vice-président Joe Biden ou Bernie Sanders, au programme politique proche du sien. Donald Trump, lui, répète avec une gourmandise moqueuse qu'il «adorerait l'affronter».
Kamala Harris, la néophyte
Après Elizabeth Warren et Kirsten Gillibrand, Kamala Harris est la troisième sénatrice à se lancer dans la course à l’investiture démocrate. A 54 ans, elle est la moins expérimentée du trio, la seule à ne pas avoir siégé sous l’ère Obama. Elue le même jour que Trump, elle a vécu, ce 8 novembre 2016, une expérience douce-amère. Fière, à titre personnel, de devenir la première personnalité afro-américaine choisie pour représenter la Californie au Sénat. Mais estomaquée par la victoire surprise du magnat de l’immobilier et la défaite des démocrates.
Dès son discours de victoire, ce soir-là, Harris avait placé la résistance au cœur de son combat politique, mêlant espoir et gravité. «Nos idéaux sont en jeu. […] L'un des aspects de notre grandeur est que nous nous battons pour nos idéaux. Ce moment nous met au défi et je sais que nous serons à la hauteur», avait-elle lancé à ses partisans.
A la Chambre haute, elle siège à la puissante commission du renseignement, où les auditions publiques, sur la confirmation du juge Kavanaugh à la Cour suprême ou sur l’ingérence supposée de la Russie pendant la campagne de 2016, lui permettent de doper sa notoriété. Elle y cuisine les nommés de Trump, avec la ténacité et l’expérience acquises dans sa carrière de procureure, d’abord de San Francisco, puis de Californie. Son interrogatoire vigoureux de Jeff Sessions, alors ministre de la Justice, lui vaut en juin 2017 les critiques des républicains et les louanges des démocrates.
Née à Oakland d'un père jamaïcain, professeur d'économie, et d'une mère indienne, chercheuse spécialisée sur le cancer, Kamala Harris met en avant ses origines. Dans son dernier livre au titre bien-pensant (The Truths We Hold : An American Journey), sorti le 8 janvier, la sénatrice revient sur son enfance, sa carrière, son élection, sa quête de justice sociale. Le message se veut simple : fille d'immigrés, femme noire d'origine asiatique ayant réussi à percer en politique, ex-procureure aiguisée, elle estime avoir les armes pour affronter (et battre) Donald Trump en 2020.
Alors que le candidat démocrate final aura pour lourde tâche d’unifier centristes et progressistes, Kamala Harris compte des détracteurs à la gauche du parti, où on lui reproche pêle-mêle une évolution tardive sur certains sujets de société (la légalisation du cannabis ou la lutte contre l’incarcération de masse) ou ses liens avec des riches donateurs new-yorkais proches des Clinton. Pour renforcer son profil progressiste, elle a soutenu, dès l’été 2017, le projet de loi de Bernie Sanders sur l’assurance santé universelle. Mais avant d’espérer convaincre l’électorat sur le plan idéologique, la quinquagénaire, mariée depuis 2014 avec un avocat, va devoir combler un déficit de renommée. Dans l’enquête nationale réalisée en décembre par la Quinnipiac University, Kamala Harris récolte 20 % d’opinions favorables et 22 % d’opinions défavorables. 57 % des sondés disent ne pas la connaître suffisamment pour avoir un avis informé.
Kirsten Gillibrand, la New-Yorkaise
Elle n'est ni la première femme ni la première élue du Sénat à rejoindre les rangs déjà fournis des candidats à l'investiture démocrate. La sénatrice de l'Etat de New York Kirsten Gillibrand, 52 ans, a annoncé le 15 janvier dans le Late Show de Stephen Colbert le lancement d'un comité exploratoire pour la campagne, première étape avant une candidature formelle. Interrogée sur ses priorités, Gillibrand a répondu qu'elle «rétablirait ce qui a été perdu : l'intégrité et la compassion de ce pays». Elle a également mis en avant l'accès à la santé, et la nécessité de combattre les «systèmes de pouvoir» à Washington et le «racisme institutionnel».
Gillibrand, dont la grand-mère était une figure du Parti démocrate dans l’Etat de New York, est connue pour son engagement en faveur des droits des femmes, levant des fonds pour les encourager à se lancer en politique ou luttant contre les violences sexuelles dans l’armée ou sur les campus américains. La sénatrice est également considérée comme l’une des plus vigoureuses opposantes à Donald Trump. Au Sénat, elle a voté contre la majorité des personnalités nommées par le Président, et s’est opposée systématiquement à son agenda législatif.
Mais Kirsten Gillibrand n’a pas toujours eu le visage de démocrate progressiste qu’elle montre aujourd’hui, rappellent ses détracteurs. A sa première élection à la Chambre dans une circonscription républicaine de l’Etat de New York, en 2006, cette ancienne avocate d’affaires (notamment pour Philip Morris) rejoint les démocrates centristes de la «Blue Dog Coalition», et adopte des positions conservatrices notamment sur l’immigration, la fiscalité et les armes à feu. Par la suite, elle n’a cessé de se déplacer vers la gauche. Surtout depuis son arrivée en 2009 au poste de sénatrice de New York, Etat solidement démocrate, pour remplacer Hillary Clinton, devenue secrétaire d’Etat.
Gillibrand considère cette dernière comme sa mentor en politique. Dès 1999, elle travaille pour sa campagne au Sénat, puis soutient activement sa candidature aux primaires démocrates pour la présidentielle de 2008. Sa proximité avec le couple Clinton ne l’a cependant pas empêchée de reconnaître publiquement, dans le sillage du mouvement #MeToo, que l’ancien président aurait dû démissionner après l’affaire Lewinsky.
Pour l’instant, les premiers sondages ne montrent que peu d’enthousiasme pour la sénatrice, qui souffre d’un déficit de notoriété dans le reste du pays. Mais sa candidature est prise au sérieux, entre autres grâce à ses grandes capacités à lever des fonds et son solide réseau de donateurs.
Julián Castro, le Latino
«Yo soy candidato para presidente de los Estados Unidos.» C'est en anglais mais aussi en espagnol que Julián Castro s'est déclaré candidat à la Maison Blanche, chez lui à San Antonio, au Texas, le 12 janvier. Ce petit-fils d'une immigrée mexicaine veut clairement faire de son profil latino un axe de campagne pour les primaires démocrates, n'hésitant pas à se présenter comme une sorte d'antithèse de Donald Trump : un descendant d'immigrés qui ne regrette pas le bon vieux temps. «Mon histoire, c'est une histoire d'immigration. Je veux porter l'idée que vous pouvez vivre votre rêve dans ce pays, que vous soyez latino ou quoi que ce soit d'autre.»
Sa grand-mère a traversé la frontière, celle-là même que Donald Trump veut aujourd’hui murer. Sa mère, Rosie Castro, a été une célèbre activiste du mouvement chicano dans les années 70. Son frère jumeau, Joaquín Castro, est élu à la Chambre des représentants des Etats-Unis depuis 2013. Quant à lui, il a été maire de San Antonio de 2009 à 2014 avant de devenir le ministre du Logement de Barack Obama. Une ascension express en deux générations qu’il aimerait voir se poursuivre.
Après s’être fait connaître à l’échelle nationale en prononçant un discours remarqué à la convention démocrate de 2012, il était pressenti pour être associé à Hillary Clinton à la présidentielle de 2016 (ce sera finalement Tim Kaine). Pour autant, il n’est pas un favori de ces primaires démocrates : il est là en outsider, et le reconnaît. Comme bien d’autres, il cherche probablement à se faire connaître davantage, visant un bon poste dans une éventuelle future administration démocrate. Ce qui ne l’empêche pas de dérouler un programme où l’on retrouve à la fois les marqueurs traditionnels du parti d’opposition et de l’anti-trumpisme : couverture santé universelle, protection des minorités face aux violences policières blanches, prise en compte de l’urgence climatique.
Mais aussi des thèmes qui font écho à ses fonctions passées : il souhaite ainsi faciliter l'accès au logement des Américains, secteur qu'il estime en crise. Quant à l'éducation, il veut élargir à l'ensemble du pays l'école maternelle à plein-temps, une mesure qu'il a mis en place quand il était maire de San Antonio, la septième ville plus peuplée des Etats-Unis avec 1,5 million d'habitants, dont environ deux sur trois sont hispaniques. Une communauté qui «se sent visée par Donald Trump», assure Castro, qui n'hésite pas à jouer cette carte. La conquête de plusieurs Etats devant voter au début des primaires démocrates pourrait se jouer sur cet électorat précis, notamment dans le Nevada, la Caroline du Sud, la Californie et le Texas.
Tulsi Gabbard, l’engagée
A 37 ans, deux de plus que l’âge minimum pour briguer la Maison Blanche, Tulsi Gabbard s’annonce comme la benjamine de la campagne 2020. Une précocité à laquelle elle s’est habituée : en 2002, à 21 ans seulement, elle remporte un siège à la Chambre des représentants de Hawaï, devenant la plus jeune femme élue au Parlement d’un Etat américain. Dix ans plus tard, elle franchit un palier en étant élue à la Chambre des représentants à Washington, où elle représente depuis le deuxième district de l’archipel du Pacifique.
Entre-temps, Gabbard s’est engagée dans la garde nationale, quelques semaines après l’invasion américaine en Irak, au printemps 2003. Contre l’avis de ses conseillers, la jeune députée insiste pour être envoyée au Moyen-Orient. Elle renonce à briguer un second mandat et sert douze mois en Irak entre 2004 et 2005, au sein d’une unité médicale de combat. Quelques années plus tard, elle ira au Koweït comme conseillère militaire.
A Washington, son sens de l’engagement, son charisme et son jeune âge ne passent pas inaperçus. La patronne des démocrates, Nancy Pelosi, l’invite à prononcer un discours à la convention du parti de 2012 et la décrit comme une étoile montante. Certains voient déjà en cette Hawaïenne, fan de surf et d’arts martiaux, une future égérie démocrate, au profil idéal pour remplacer, à moyen terme, les figures vieillissantes - Hillary Clinton, Dianne Feinstein ou Nancy Pelosi.
Vice-présidente du Parti démocrate en 2013, sa carrière semble toute tracée, mais en 2015, la machine s'enraye quand Tulsi Gabbard critique ouvertement la stratégie de Barack Obama sur l'Iran, la guerre en Syrie et la lutte contre l'EI. Se décrivant elle-même comme un «faucon» en matière d'antiterrorisme, elle reproche au Président, comme les républicains, de refuser d'utiliser l'expression «islam radical». Ses nombreuses interventions télévisées, y compris sur la très conservatrice Fox News, irritent l'establishment démocrate. Tout comme son vote en faveur de restrictions supplémentaires à l'accueil de réfugiés syriens et irakiens.
Lors des primaires de 2016, elle soutient Bernie Sanders face à Hillary Clinton, confirmant son virage à gauche. Mais après la victoire de Donald Trump, elle suscite, à quelques semaines d’intervalle, une double controverse. Elle rencontre d’abord le président élu à la Trump Tower, puis Bachar al-Assad lors d’une visite secrète à Damas, au cours de laquelle elle apporte son soutien au dictateur syrien au nom de la lutte contre l’EI. A l’exception des drones et des opérations spéciales pour éliminer les terroristes, Tulsi Gabbard s’oppose fermement à l’ingérence américaine au Moyen-Orient.
Dans cette campagne pour 2020, Gabbard courtise les progressistes du parti, qui l’ont soutenue pour sa (facile) réélection en novembre. Opposée au mariage homosexuel et à l’avortement au début de sa carrière politique, ce qu’elle dit regretter, elle soutient aujourd’hui les droits des LGBT, un salaire minimum à 15 dollars, l’assurance santé universelle et le Green New Deal, un programme de relance économique visant à lutter à la fois contre les inégalités et le changement climatique. Son principal défi : réussir à se faire une place dans une primaire démocrate extrêmement chargée.
John Delaney, le riche inconnu
Officiellement candidat depuis juillet 2017, John Delaney est le premier démocrate à s'être lancé dans la course. Entré au Congrès en 2013, pour représenter le sixième district du Maryland à la Chambre, il l'a quitté début janvier, ayant décidé de ne pas briguer un quatrième mandat pour consacrer tout son temps à sa candidature. Aux yeux de certains, son entrée en campagne, six mois seulement après l'investiture de Donald Trump, a paru prématurée. Lui justifie son marathon par un manque, pour ne pas dire une absence totale, de notoriété : «Je ne suis pas particulièrement connu au niveau national, alors je dois agir comme un nageur de longue distance.»
Originaire du New Jersey, Delaney, 55 ans, se présente comme un pur produit du «rêve américain». Petit-fils d’immigrés venus d’Angleterre et d’Irlande, élevé dans un milieu modeste, il étudie à l’université Columbia de New York, grâce aux bourses scolaires du syndicat des électriciens, auquel son père appartenait. Il obtient ensuite un diplôme de droit à l’université de Georgetown, à Washington.
Après ses études, il entame une carrière d’entrepreneur et fonde en 1993 une première entreprise, HealthCare Financial Partners, qui octroie des prêts aux petites institutions de santé souvent ignorées par les grandes banques. En 2000, il cofonde une seconde société de prêts bancaires, CapitalSource, à destination cette fois des petites et moyennes entreprises. Après deux décennies dans le privé, il se lance avec succès en politique, facilement élu fin 2012 dans le Maryland. A son entrée à la Chambre des représentants, début 2013, il est le sixième élu le plus riche de l’assemblée, avec une fortune estimée à 93 millions de dollars, fruit de la revente de ses deux entreprises.
Alors que les démocrates se déchirent, depuis les primaires de 2016, entre centristes et progressistes, John Delaney, lui, se revendique inclassable, une sorte de «modéré orienté vers la recherche de solutions et qui veut obtenir des résultats». Il axe sa campagne sur quatre piliers : unité politique, prospérité économique, sécurité et justice sociale par l'égalité des chances. Il ambitionne de rallier les deux camps en chassant sur les terres républicaines pour récupérer les déçus de la présidence Trump. Il espère aussi mettre un terme au clivage partisan.
Dans le détail, le programme de John Delaney s'inscrit toutefois clairement sur la gauche du Parti démocrate : réforme du système de financement des campagnes, contrôle accru des armes, instauration d'une couverture médicale universelle, augmentation à 15 dollars du salaire minimum, plan public de 500 milliards de dollars dans le logement social, etc. Son ambition : offrir à tous une chance de vivre le fameux American Dream.
Richard Ojeda, le soldat repenti
Gros bras tatoués et coupe militaire, Richard Ojeda est un ancien major de l'armée américaine, décoré, qui a servi en Irak et Afghanistan. «J'ai passé vingt-quatre années de ma vie à me battre pour mon pays. A mon retour, j'ai réalisé que personne ne s'était battu pour les familles de la classe ouvrière», écrit-il sur son profil Twitter. Un langage franc, sans filtre, parfois brut de décoffrage, qui le caractérise. Et qui rappelle un peu Donald Trump, pour qui le démocrate reconnaît d'ailleurs avoir voté en 2016.
Ce choix, Ojeda le regrette aujourd'hui, mais le justifie : «Je voyais les gens souffrir autour de moi. En Virginie-Occidentale, travailler dans une mine de charbon est la seule opportunité. Et Trump a dit qu'il allait remettre les mineurs au travail. […] Les démocrates ne nous ont pas offert une candidate aux côtés de la classe ouvrière.» En 2020, Ojeda compte bien ramener dans le giron démocrate ceux qui ont voté Trump en 2016.
Agé de 48 ans, ce petit-fils d'immigrés mexicains s'inscrit dans l'aile gauche d'un parti qu'il estime «devenu plus qu'élitiste». Son discours lui vaut d'être dépeint par les médias américains comme un «démocrate populiste». Elu au Sénat de Virginie-Occidentale en 2016, après un passage par l'enseignement, il s'est fait connaître dans tout le pays pour son implication dans les mouvements de grève des professeurs qui ont secoué l'Etat en 2018. Ce combat a débouché sur une hausse de salaire de 5 % pour les employés du service public de Virginie-Occidentale.
En 2017, il décide de briguer un siège à l’échelon national. Candidat à la Chambre des représentants, il réalise un score largement supérieur aux attentes dans un district traditionnellement acquis au Grand Old Party, mais s’incline malgré tout. Si les contours de son programme sont encore flous, Ojeda semble piocher ses idées aussi bien chez les démocrates que chez les républicains.
Partisan d’une assurance santé publique pour tous, l’ancien militaire se pose en défenseur des pauvres, des personnes âgés et, bien évidemment, des vétérans. Il milite également pour l’usage médical du cannabis, qu’il a largement contribué à rendre légal dans son Etat. S’il est favorable à l’avortement, il est aussi en faveur des armes à feu. A l’entendre, il dispose de deux avantages sur ses concurrents : il n’est ni millionnaire ni politicien.