Juan Guaidó, le président du Parlement vénézuélien contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé mercredi «président» par intérim devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas pour protester contre le chef de l'Etat, Nicolás Maduro. «Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir […] à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres», a lancé Juan Guaidó depuis une tribune. Le président américain, Donald Trump, a immédiatement annoncé qu'il reconnaissait le jeune opposant de 35 ans comme président par intérim du pays. «Aujourd'hui, je reconnais officiellement le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaidó, comme président par intérim du Venezuela», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains, Luis Almagro, a également félicité Guaidó. «Il a toute notre reconnaissance pour impulser le retour de la démocratie dans ce pays», a-t-il tweeté. Le Chili, fidèle allié de Washington en Amérique du Sud, a également reconnu le «président par intérim», de même que la Colombie, le Pérou, le Guatemala et le Canada. En revanche, le Mexique et la Bolivie ont réaffirmé leur soutien au président Maduro. A Caracas, la Cour suprême vénézuélienne, plus haute juridiction du pays, composée de fidèles au régime, a ordonné une enquête pénale contre les membres du Parlement, en les accusant d'usurper les prérogatives du président en place. Opposants et partisans de Nicolás Maduro sont descendus en masse dans les rues mercredi dans tout le pays, dans un climat de haute tension. Cinq personnes sont mortes dans des troubles précédant les manifestations. Les opposants, dont nombre d'entre eux s'étaient vêtus de blanc, se sont réunis dans plusieurs quartiers de la capitale et d'autres régions du pays pour exiger un «gouvernement de transition» et de nouvelles élections. Les partisans du gouvernement, habillés de rouge pour la plupart, se sont retrouvés dans d'autres points de la capitale pour apporter leur soutien au chef de l'Etat et rejeter les revendications de l'opposition, qu'ils considèrent comme une tentative de coup d'Etat orchestrée par Washington. Mercredi, Maduro a annoncé que son pays rompait ses relations diplomatiques avec les Etats-unis.