Arc-bouté pendant trente-cinq jours, Donald Trump a fini par céder. Vendredi, il signait un texte tout juste voté par le Congrès, mettant fin temporairement au shutdown, cette paralysie partielle du gouvernement fédéral, le plus long de l'histoire américaine.
En cause, le bras de fer entre le président Trump et le Congrès pour le financement du mur à la frontière avec le Mexique, le second refusant d’accorder les 5,7 milliards de dollars nécessaires à sa construction.
L’orage menaçait également au sein du camp républicain, alors que la cote de popularité du Président n’a cessé de dégringoler ces cinq dernières semaines. Les élus du GOP avaient exprimé leur frustration lors d’un déjeuner tendu au Sénat, jeudi, avec le vice-président Mike Pence. Le président américain s’est donc retrouvé contraint de signer un texte de compromis, vendredi, identique à celui qu’il avait rejeté le 21 décembre. Une victoire pour les démocrates, qui exigeaient depuis le début la réouverture du gouvernement comme préalable à toute négociation.
Mais rien n’est réglé. Les élus du Congrès ont moins de trois semaines pour trouver un délicat compromis, mais cette fois avec un président en position de faiblesse.
Un groupe de parlementaires des deux partis est désormais en charge des discussions. Les tentatives bipartisanes ont, jusqu'ici, toutes été rejetées par le Président, poussé par l'aile droite de son parti, ou par le Sénat à majorité républicaine. Les démocrates ont déjà proposé un texte accordant une grosse enveloppe budgétaire pour renforcer la sécurité à la frontière, notamment pour mieux détecter armes et drogue. En parallèle, ils tentent d'obtenir la régularisation de sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis, les dreamers, aujourd'hui menacés d'expulsion.
Quelle que soit l’issue de ces nouvelles discussions, ces cinq semaines de shutdown, et la décision de Trump de battre en retraite ne laissent pas le Président indemne, notamment auprès de sa base. Le shutdown et l’ombre de l’enquête russe relancent même certaines velléités au sein du Parti républicain de trouver une alternative à Trump pour la présidentielle de 2020.