La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a demandé ce mardi au gouvernement italien de «prendre toutes les mesures nécessaires, aussi rapidement que possible», pour apporter aux migrants à bord du Sea-Watch 3 des soins médicaux, de l'eau et de la nourriture. L'ONG allemande Sea-Watch avait annoncé quelques heures plus tôt avoir saisi la CEDH contre l'Italie après son refus d'accueillir 47 migrants secourus en Méditerranée il y a dix jours par le bateau Sea-Watch 3, qui mouille à présent au large de la Sicile.
Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, qui a fait de la fermeture des ports italiens aux migrants le fer de lance de son action, a prévenu qu'ils pourraient débarquer mais à condition qu'ils partent en Allemagne ou aux Pays-Bas, ce que l'ONG a dénoncé comme une «prise d'otages politique». Sea-Watch, dont le bateau navigue sous pavillon néerlandais, assure que les navires en détresse «doivent être accueillis dans le port sûr le plus proche», en vertu des lois régissant les eaux internationales.
Dans sa décision, la CEDH, le bras juridique du Conseil de l'Europe installé à Strasbourg, «n'a pas accédé aux demandes des requérants d'être débarqués», a écrit la cour dans un communiqué. Mais elle a demandé au gouvernement italien de «prendre toutes les mesures nécessaires, aussi rapidement que possible, pour apporter à tous les requérants les soins médicaux adéquats, la nourriture, l'eau et l'approvisionnement de base jugés nécessaires».
Macron demande un débarquement en Italie
Parmi les migrants figurent quinze mineurs non accompagnés, pour lesquels la CEDH demande que Rome «fournisse l'assistance légale adéquate». Les mesures provisoires de la CEDH sont des «mesures d'urgence qui (...) ne s'appliquent qu'en cas de risque imminent de dommages irréparables». Mais elles ne présagent pas des décisions à venir de la cour sur la recevabilité ou le fond de l'affaire.
S'agissant de la France, le président Emmanuel Macron a estimé ce mardi qu'il y avait besoin «de solutions humaines» pour les opérations comme celles menées par le Sea-Watch 3. Il a estimé que ces migrants devraient être débarqués dans le port le plus proche, dans ce cas «en Italie», et a plaidé pour un partage de la prise en charge des migrants ensuite, affirmant que la France y est engagée, y compris pour ce navire.