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Libération

Venezuela : l’Union européenne réunie pour choisir entre Maduro et Guaidó

publié le 30 janvier 2019 à 20h16

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent ce jeudi à Bucarest pour arrêter une position commune sur le Venezuela, a annoncé le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Le président Nicolás Maduro, que l'UE avait dimanche mis en demeure d'annoncer sous huitaine la convocation d'une nouvelle élection présidentielle, avait prévenu mardi soir qu'il ne se soumettrait pas à un ultimatum des «impérialistes». La conséquence logique serait la reconnaissance par les Européens de l'opposant Juan Guaidó comme président légitime, une décision déjà prise par une soixantaine de pays dont les Etats-Unis, le Brésil, le Canada ou Israël.

Mercredi, l’opposition antichaviste appelait à soutenir le président-bis par des rassemblements de proximité, entre midi et 14 heures locales (cinq heures de plus à Paris). Pas de manifestation massive donc, celle-ci étant convoquée pour samedi. Un des points de réunion mercredi devait être le Palais fédéral législatif à Caracas, lieu emblématique puisqu’y cohabitent l’Assemblée nationale, où l’opposition est majoritaire depuis 2015 (et dont Guaidó est président depuis le 5 janvier), et une Assemblée constituante installée en 2017 et uniquement composée de chavistes - l’opposition avait boycotté le scrutin. Par décret, le régime avait transféré les attributions de la première à la deuxième.

Mardi, Nicolás Maduro a rejeté toute présidentielle anticipée, mais a parlé d’avancer les législatives à 2020. De quelques mois donc, puisque l’échéance est fixée à décembre 2020.

Après avoir obtenu un soutien important de la communauté internationale, l’opposition cherche à convaincre l’armée, pilier du pouvoir actuel, de lâcher Nicolás Maduro et de reconnaître Juan Guaidó président par intérim, le temps d’organiser une nouvelle élection présidentielle.

Bien que privée de tout pouvoir, l'Assemblée nationale a voté le 16 janvier une loi d'amnistie qui prémunit de poursuites judiciaires «tout fonctionnaire, civil ou militaire, prêt à se ranger du côté de la Constitution et à rétablir l'ordre constitutionnel».