L'acteur britannique Liam Neeson a confié au journal The Independent avoir eu envie de «tuer» un Noir pour venger un viol dont une personne de son entourage avait été victime, une pensée qu'il assure profondément regretter aujourd'hui. Sa déclaration polémique a suscité, en plein Black History Month (mois de l'histoire noire, remémorant les luttes d'émancipation afros), de nombreux tweets d'indignation.
"And on the 4th day of Black History Month Liam Neeson talked about that time he actively sought to kill a random black man"
— Donwill® - Openly Black (@donwill) February 4, 2019
- 2019's Black History Month Racist Aggression Advent Calendar
«Au 4e jour du Black History Month, Liam Neeson raconte cette fois où il a activement cherché à tuer un homme noir au hasard.»
L'acteur de 66 ans s'est livré au quotidien en ligne dans le cadre d'une interview réalisée à New York pour la promotion de Sang-froid, où il incarne un père qui décide de venger le meurtre de son fils par un cartel de la drogue. Alors que Liam Neeson aborde les ressorts psychologiques du film, et la colère inhérente à la perte d'un proche, il change de ton, soudainement, pour évoquer son propre vécu, selon le récit de l'entretien publié par The Independent. «Je vais vous raconter une histoire vraie», dit-il. Rentrant de l'étranger, Liam Neeson découvre qu'une de ses proches, non identifiée par l'acteur, a été victime d'un viol. «J'ai demandé: savait-elle qui a fait ça? Non. De quelle couleur ils étaient? Elle a répondu que c'était une personne noire».
Une polémique de plus
Alors, «j'ai honte de le dire, J'ai parcouru les rues avec une matraque, en espérant être approché par quelqu'un. J'ai fait ça pendant peut-être une semaine, en espérant qu'un "bâtard noir" sortirait d'un pub pour me chercher des noises. Comme ça j'aurais pu…», poursuit-il, avant de s'interrompre un instant et d'ajouter: «Le tuer». «C'est horrible, horrible, quand j'y repense, d'avoir fait ça», assure la star de La Liste de Schindler, Gangs of New York ou Taken. La vengeance ne «mène qu'à plus de vengeance, à plus de meurtres».
Mardi matin, dans l'émission Good Morning America sur ABC, l'acteur a clarifié ses propos, démentant toute accusation de racisme : interrogé par l'animatrice afro-américaine Robin Roberts s'il aurait réagi différemment si l'agresseur de son amie avait été «un homme blanc», Neeson a répondu par la négative. Selon, cette expérience de «pulsion primaire», suite à l'agression de son amie (décédée il y a cinq ans) qui se serait produit «il y a près de 40 ans», en pleine période de conflit nord-irlandais, l'avait «choqué et blessé». «J'ai recherché de l'aide, je suis allé voir un prêtre», a-t-il ajouté.
L'acteur n'en est pas à sa première interview choc. L'an passé, il avait estimé à la télévision irlandaise qu'il y avait «un peu une chasse aux sorcières» à Hollywood après les nombreuses accusations de harcèlement et agressions sexuelles formulées dans le sillage de l'affaire Weinstein. «On fait tous du profilage racial. C'est horrible à admettre mais on le fait tous. Je sais que moi je le fais», avait-il également déclaré au Guardian en 2014 au moment de la promotion de «Non-Stop».