Sept condamnations à perpétuité, 27 acquittements et des peines allant de 6 mois à 16 ans de prison : le jugement concernant les 51 prévenus dans le procès des attentats du musée du Bardo, le 18 mars 2015 (21 touristes et 1 agent de sécurité tunisien tués) et dans un hôtel de Sousse le 26 juin 2015 (38 touristes tués, dont 30 Britanniques) est tombé dans la nuit de vendredi à samedi. Commencé il y a un an et demi, le marathon judiciaire restera dans les annales du pays.
Les deux attentats qui avaient été revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont fait l’objet de deux procès distincts mais le juge avait décidé vendredi, lors de la dernière audience, de convoquer tous les prévenus détenus et de les juger ensemble. Beaucoup étaient accusés dans les deux affaires.
C’est la première fois que la Tunisie organisait des procès de cette ampleur : une dizaine d’audiences se sont déroulées. Surtout, et pour la première fois, les trois dernières ont été retransmises et traduites en direct à Paris et, pour la dernière uniquement, à Bruxelles, à la demande de ces pays (au Bardo, quatre Français et un Belge sont morts ; à Sousse, la Belgique a déploré un tué). Les Britanniques ont, eux, préféré organiser leur propre procès à Londres.
Si quelques heures après le jugement autorités et avocats se sont globalement félicités de la fin de cette première étape - le parquet a fait appel pour les acquittements et certaines peines de prison -, le déroulement a connu de nombreux ratés : plusieurs avocats de la défense ont notamment dénoncé des mauvais traitements envers des prévenus, remettant ainsi en cause la véracité de leurs aveux.