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Diplomatie

Syrie: Trump met sous pression les Européens sur la question des étrangers de l’EI

Carte de la dernière poche contrôlée par le groupe EI en Syrie (Photo Simon MALFATTO. AFP)
publié le 17 février 2019 à 12h23
(mis à jour le 17 février 2019 à 17h37)

Le président américain Donald Trump a appelé les pays européens, notamment le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, à rapatrier et juger leurs ressortissants faits prisonniers parmi les jihadistes en Syrie.

Cet appel formulé dans un tweet envoyé tard samedi soir, intervient alors que le groupe Etat islamique (EI) est sur le point de perdre le dernier territoire de son «califat» sous les coups de boutoir de l'alliance arabo-kurde et de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

«Les Etats-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l'EI que nous avons capturés en Syrie afin de les faire passer en jugement», a écrit Donald Trump. «Il n'y a pas d'alternative car nous serions forcés de les libérer. Les Etats-Unis ne veulent pas que ces combattants de l'EI se répandent en Europe où ils devraient se rendre», a-t-il ajouté.

Donald Trump avait suscité en décembre la colère de ses alliés en annonçant unilatéralement le prochain départ des 2 000 militaires américains présents en Syrie.  Cette annonce et la défaite militaire imminente de l’EI avaient relancé la question du devenir des centaines jihadistes étrangers faits prisonniers en Syrie et que l’alliance arabo-kurde dit ne pas pouvoir garder éternellement.

«Ce sont les Kurdes qui les détiennent (les jihadistes français, ndlr) et nous avons toute confiance dans leur capacité à les maintenir» en détention, a répliqué sur BFMTV le secrétaire d'Etat français à l'Intérieur Laurent Nuñez. «Quoi qu'il en soit, si ces individus reviennent sur le territoire national, ils ont tous des procédures judiciaires en cours, ils seront tous judiciarisés, et incarcérés», a-t-il ajouté.

Après sa réticence initiale, Paris semble désormais envisager le retour de ces ressortissants. Une source proche du dossier, citée par l'AFP, a évoqué le cas de 150 Français, dont 90 mineurs.

Familles et défenseurs des droits humains s’inquiètent d’un possible transfert des jihadistes étrangers, notamment Français, vers l’Irak voisin, où des centaines de personnes ont été condamnés à mort ou à la perpétuité pour avoir rallié l’EI.