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Libération
Etats-Unis

Paul Manafort, l'ex-directeur de campagne de Trump, condamné à près de quatre ans de prison

Un tribunal fédéral l'avait reconnu coupable en août de fraudes fiscale et bancaire.
Paul Manafort, le 15 juin 2018 à Washington D.C. (BRENDAN SMIALOWSKI/Photo Brendan Smialowski. AFP)
publié le 8 mars 2019 à 8h00

A l’issue du premier procès émanant de l’enquête sur l’ingérence russe dans la présidentielle, l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été condamné jeudi soir à près de quatre ans de prison. Un tribunal fédéral d’Alexandria, dans la banlieue de Washington, l’avait reconnu coupable en août de fraudes fiscale et bancaire.

Cette peine de quarante-sept mois est nettement plus légère que les recommandations des procureurs, qui avaient suggéré au juge de le punir de dix-neuf à vingt-quatre ans de prison. Incarcéré depuis le mois de juin, Manafort attend sa peine dans le cadre d’un second procès pour lobbying illégal, cette fois dans un tribunal de Washington D.C. Il avait, là aussi, plaidé coupable.

Lobbyiste aux clients douteux et au train de vie luxueux, Manafort, 69 ans, a dirigé la campagne de Trump de mai à août 2016. Le candidat républicain l'avait recruté pour «présidentialiser sa campagne» ; il doit démissionner après les révélations du New York Times sur son implication dans une affaire de corruption politique en Ukraine. Avant d'être rattrapé par l'enquête du procueur spécial de Robert Mueller sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle.

Au cours de son investigation, s’intéressant à Manafort, Mueller découvre des malversations financières antérieures à 2016, notamment la dissimulation au fisc américain de plus de 55 millions de dollars sur une trentaine de comptes à l’étranger. Il a également établi que Paul Manafort avait trompé des banques sur ses finances pour obtenir des prêts.

«Ce que vous avez vu aujourd'hui confirme ce que nous disons depuis le premier jour : il n'y a absolument aucune preuve d'une collusion entre Paul Manafort et le gouvernement russe», a assuré à la sortie du tribunal Kevin Downing, l'avocat du lobbyiste. Les malversations pour lesquelles il a été condamné n'étaient pas liées à son travail pour la campagne de Trump, ni à des soupçons de collusion avec Moscou.

Manafort est néanmoins devenu l’un des témoins clé de l’enquête du procureur spécial sur le Russiagate, notamment à cause de ses liens avec Konstantin Kilimnik, son associé en Ukraine considéré par les autorités américaines comme un agent du renseignement russe. Les deux hommes se sont vus plusieurs fois pendant la campagne 2016. Manafort a d’ailleurs été interrogé pendant plus de cinquante heures par les équipes de Robert Mueller.