Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a déclaré que le tireur était un ressortissant australien qu'il a décrit comme un «violent terroriste extrémiste de droite». «Les services de sécurité australiens se penchent sur les liens possibles entre l'Australie et cette attaque», a-t-il précisé en offrant tout son soutien à la Nouvelle-Zélande. La police néo-zélandaise a indiqué avoir arrêté trois hommes et une femme après les attaques contre deux mosquées de Christchurch, mais n'a pas donné leur identité.
Le suspect de cette attaque a publié un manifeste de 74 pages sur Twitter une heure avant la première attaque, intitulé le Grand remplacement, expression popularisée par l'écrivain français d'extrême droite Renaud Camus. L'Australien tente d'expliquer, de manière très désorganisée sous forme de questions/réponses, sa personnalité et ce qui l'a amené à commettre cet attentat. Il a également été inspiré par Anders Behring Breivik (appelé désormais Fjotolf Hansen), le terroriste d'extrême droite norvégien qui a perpétré et revendiqué les attentats d'Oslo et d'Utøya qui ont fait un total de 77 morts et 151 blessés le 22 juillet 2011.
Les sources d'inspiration du terroriste de #Christchurch vont d'Anders Breivik, qui avait mené les attentats d'Utoya et Oslo, à Alexandre Bissonnette, qui avait mené une attaque similaire dans la grande mosquée de Québec, avec ici un bilan bien plus lourd.
— Nicolas Henin (@N_Henin) March 15, 2019
Choqué par les «envahisseurs» en France
Révélation
C'est dans un cimetière dans l'est de la France, en voyant tous ces morts pour le pays que l'homme a eu une révélation. «Mon désespoir s'est transformé en honte, ma honte en culpabilité, ma culpabilité en colère et ma colère en rage. POURQUOI QUELQU'UN NE FAIT PAS QUELQUE CHOSE ? POURQUOI QUELQU'UN NE FAIT PAS QUELQUE CHOSE ? POURQUOI JE NE FAIS PAS QUELQUE CHOSE ?» Il a alors décidé de «s'engager à commettre de la violence et de combattre [lui-même] les envahisseurs».
Il raconte qu'il prévoyait cette attaque depuis deux ans et qu'il a choisi Christchurch il y a trois mois. «L'attaque était planifiée de manière à laisser assez de temps pour s'entraîner, élaborer un plan, régler mes affaires, écrire mes points de vue.»
Il ajoute que la Nouvelle-Zélande n'était pas son choix initial et qu'il était simplement venu en touriste. Il a vite trouvé que le pays du Pacifique pouvait «attirer l'attention sur l'assaut sur notre civilisation, qu'aucun endroit dans le monde n'était en sécurité, les envahisseurs étaient dans toutes nos terres, même dans les régions les plus reculées du monde et qu'il n'y avait plus d'endroit où aller sans risque et sans masse immigration».
«J’aurais voulu pouvoir tuer plus d’envahisseurs»
Il se pose lui-même la question «Regrettez-vous cette attaque ?» à laquelle il répond : «Non, j'aurais seulement voulu pouvoir tuer plus d'envahisseurs et plus de traîtres.» Il a «choisi» ces deux mosquées car «c'était un groupe évident, visible et important d'envahisseurs, issu d'une culture avec des taux de fécondité plus élevés, une confiance sociale accrue et des traditions fortes et solides qui cherchent à occuper les terres de mes peuples et à remplacer ethniquement les miens».
Il précise qu'il n'appartient à aucun groupe et que personne n'a ordonné son attaque. Il détaille ne pas avoir commis cet attentat «pour la gloire, […] Mais la réplique de mes actions va se répercuter sur les années à venir, entraînant discours politique et social, créant l'atmosphère ou la peur et le changement c'est nécessaire». S'il avait prévu de survivre à cet attentat, il savait que la mort était une possibilité. «La survie était une meilleure alternative pour mieux diffuser mes idéaux dans les médias et épuiser les ressources de l'Etat par mon propre emprisonnement.» Il explique avoir choisi les armes à feu pour l'impact que cela aurait sur le discours social et la couverture médiatique plus importante.