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Libération
Le fil vert

Présages, le podcast qui ose parler d'effondrement

Dans cette série d'entretiens audio, Alexia Soyeux présente un riche et précieux panel d'acteurs et penseurs convaincus que la fin de la civilisation thermo-industrielle approche. Et que l'après peut être enviable.
Présages est un podcast d'entretiens sur les perspectives d'effondrement, par Alexia Soyeux. (Présages podcast/Illustration Présages podcast)
publié le 18 mars 2019 à 9h13

 Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, une recommandation (livres, conférences, films, podcasts, etc.) de la rédaction.

«C'est en faisant face au réel qu'on devient plus fort.» Cette phrase apposée sur le site du podcast Présages, en est une belle définition. Le réel, dans ce cas-ci, est vertigineux. Dans cette série d'interviews, publiées une semaine sur deux, Alexia Soyeux a réussi à coincer  des personnalités telles que Pablo Servigne et Bruno David pour bavarder d'un sujet rare mais urgemment essentiel : que faire face aux perspectives d'effondrement ?

On vous avertit, entendre les propos justes mais tranchants de Gaël Giraud, chef économiste à l'Agence française de développement, sur l'impasse de notre système économique («Le PIB est un très mauvais indicateur de quoi que ce soit. Il faut lui substituer un indicateur qui mesure la pression anthropique sur les écosystèmes»), ou encore les raisonnements éclairés mais «pessimistes» sur l'avenir de l'humanité d'Olivier de Schutter, professeur en droit international et ancien rapporteur pour le droit à l'alimentation à l'ONU («Aucun politique n'a le courage de confronter notre sobriété. Le terme de sacrifice est tabou dans le langage politique, cela doit changer»), peut provoquer une légère impression de sauter dans le vide ou de foncer dans un mur.

Une dépression (pas trop sévère) est saine, voire nécessaire, diront certains, si elle permet de laisser place à l’action. C’est pourquoi Alexia Soyeux s’évertue à entrouvrir, pour chaque entretien, des fenêtres sur l’espoir et la résilience.

On écoute donc avec plaisir Corentin de Chatelperron disserter sur le potentiel des «low tech», ces inventions géniales non (ou très peu) carbonées. Ou Agnès Sinaï nous faire rêver de décroissance et de sobriété, ces facteurs d’un bien-être mérité. Ces 18 premiers épisodes très prometteurs donnent à entendre des points de vue très divers mais complémentaires. On en sort presque rassasié. Et apaisé.