Qui dit vrai ? Cette question se pose de façon radicale pour Oksana, qui a vécu la révolution pro-européenne du Maïdan en 2014 en Ukraine, et pour Arina, qui travaille sur un yacht à Sotchi, en Russie. Les relations entre leurs deux pays sont tendues et elles n’ont pas accès à la même information. Nous avons organisé une rencontre entre elles. Voilà un de leurs échanges.
Oksana, de Kiev : «Moi, j’étais sur le Maïdan, avec toute ma famille et tous mes amis. Je travaillais comme bénévole au centre médical, quand il y avait des snipers, pour aider les blessés. On a tous quitté notre travail, nos études. J’étudiais en France à ce moment-là.»
Arina, de Sotchi : «Ce sont des gens de Crimée qui racontaient que tous ceux qui étaient au Maïdan étaient là en échange d’un salaire. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, mais on voyait aux infos ces gens dire qu’il n’y avait pas eu de résultat. Ils disaient qu’ils avaient gagné de l’argent avec la révolution, mais que depuis, ils étaient pauvres, ils n’avaient plus rien, et qu’en plus leur pays était détruit.»
Oksana, de Kiev : «C’est faux, l’information est complètement fausse ! Et ça me fait de la peine, ça me fait mal d’entendre ça ! J’ai pitié pour les gens qui pensent ça. De quel argent parle-t-on ? Si je regrette le Maïdan ou pas, c’est autre chose, mais nous n’étions pas payés. On était tous pris par l’idée qu’on ne voulait plus d’un président criminel, on voulait des changements, on voulait un pays démocratique, un pays plus libre !»
La suite de leur débat autour de la guerre de l'information entre Ukraine et Russie est à retrouver en podcast ou sur le site de l'émission Foule continentale sur FranceInter.fr.
Foule continentale, le dimanche, à 13 h 20.
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