1961
Depuis l’indépendance cette année-là, ce sont les Hutus, traditionnellement agriculteurs et majoritaires dans le pays, qui gouvernent le Rwanda. Les Tutsis, pasteurs minoritaires en termes de peuplement, mais qui constituaient l’élite du pays avant et pendant la colonisation belge, souffrent d’une discrimination institutionnelle dans les écoles et les administrations.
1er octobre 1990
Début de la guerre civile. Alors que le régime de Juvénal Habyarimana, un Hutu au pouvoir depuis 1973, vient d'autoriser le multipartisme, le Front patriotique rwandais (FPR), formé d'exilés tutsis en Ouganda, envahit le Nord. Une intervention française le stoppe un temps. Pour le pouvoir, opposants hutus et politiciens tutsis sont des «traîtres» et des alliés du FPR. Un premier massacre de Tutsis a lieu à Kibilira.
1992
Création de la Coalition pour la défense de la République. Elle rassemble les extrémistes hutus et organise les milices interahamwe, qui joueront un rôle clé dans le génocide. Nouveau massacre de Tutsis dans le Bugesera.
4 août 1993
Les accords de paix d'Arusha prévoient, sous la pression militaire du FPR arrivé aux portes de Kigali, un partage du pouvoir. La radio Mille Collines et l'hebdomadaire Kangura diffusent une propagande appelant les Hutus au génocide de la minorité tutsi.
6 avril 1994
L’avion du président hutu Habyarimana est abattu par des tireurs non identifiés peu avant son atterrissage à Kigali. Dans la nuit, tous les responsables de l’opposition sont tués par des militaires et des miliciens. Les massacres frappent les Tutsis et les opposants hutus dès le lendemain. C’est le début du génocide. Le FPR passe à l’offensive deux jours plus tard.
11 mai 1994
Le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme en mission à Kigali prononce pour la première fois le mot «génocide».
22 juin 1994
L'armée française entre au Rwanda, en théorie pour protéger les civils et assurer la distribution de l'aide humanitaire. C'est le début de l'opération «Turquoise». Le FPR accuse la France de «fournir un repli aux tueurs».
4 juillet 1994
Le FPR prend Kigali et met fin au génocide qui a causé la mort de près d'un million de personnes en cent jours. Un million de Hutus prennent la fuite vers le Zaïre (république démocratique du Congo en 1997), notamment via la «zone humanitaire sûre» installée par l'armée française dans le sud-ouest du pays.
17 juillet 1994
Le FPR déclare la fin de la guerre. Un gouvernement d’union nationale est formé deux jours plus tard.