La Finlande élit ce dimanche les 200 députés de son Parlement. Le parti majoritaire verra son leader devenir Premier ministre et devra former un gouvernement de coalition. Et pour la première fois depuis vingt ans, le chef du gouvernement pourrait être issu du Parti social-démocrate (SDP).
En effet, depuis plus d’un an, les sociaux-démocrates caracolent en tête dans les sondages. Ils obtiennent environ 19% des intentions de vote. Suivent le Parti de la coalition nationale (centre-droit issu du gouvernement) et Les Vrais Finlandais, le parti nationaliste, ancien membre de la coalition gouvernementale. Le Parti du centre, groupe du Premier ministre sortant, Juha Sipilä, n’arrive que quatrième dans les sondages, payant le coût de l’impopularité de ses mesures d’austérité.
Les campagnes sont dominées par la question du futur du service public et notamment du système de santé finlandais, l'un des plus protecteurs au monde. Un système qui pèse de plus en plus lourd dans le budget, alors que les plus de 65 ans devraient représenter plus du quart de la population finlandaise en 2030. Une réforme est nécessaire, mais depuis dix ans, chaque gouvernement a échoué à trouver une alternative satisfaisante. Le dernier gouvernement a d'ailleurs démissionné le vendredi 8 mars, lorsque les membres de la coalition n'ont pas réussi à s'entendre sur une proposition de réforme, qui prévoyait notamment une centralisation des centres de santé au niveau régional.
Une fois les résultats tombés, le parti arrivé en tête devra travailler à la formation d’une coalition avec un ou plusieurs partis, afin d’obtenir une majorité au Parlement. Le parti nationaliste aura bien du mal à trouver un allié, puisque plusieurs têtes de liste (dont le SDP) ont annoncé ne pas vouloir d’entente avec les populistes. L’un des résultats probables est donc une coalition formée par le SDP avec le Parti de la coalition nationale, les Verts et le Parti populaire suédois de Finlande.