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Libération

La «New IRA» reconnaît le meurtre d’une journaliste nord-irlandaise

publié le 23 avril 2019 à 20h56

Lundi soir, elles étaient rassemblées à Londonderry devant le quartier général de Saoradh, une formation politique représentant les dissidents républicains de la «New IRA» (Nouvelle IRA), pour protester contre le décès de Lyra McKee, une journaliste nord-irlandaise de 29 ans. Le groupuscule a en effet reconnu mardi être responsable de la mort de cette dernière, tuée lors d'une émeute. En posant leurs mains recouvertes de peinture rouge sur le mur de Saoradh, ces femmes en colère étaient venues dire qu'on «ne tue pas quelqu'un par accident. Si on met une arme entre les mains de quelqu'un et qu'il tire, c'est un meurtre». Peu après ce dernier, Saoradh avait maladroitement tenté d'expliquer qu'il s'agissait d'un accident.

Lyra McKee a été tuée jeudi d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait des émeutes dans le quartier de Creggan, à Londonderry, en Irlande du Nord. La police avait lancé une opération pour essayer de trouver des armes et de la drogue. Elle avait été accueillie par des jets de cocktails Molotov. Lyra McKee se trouvait derrière un véhicule blindé de la police lorsqu’elle a été touchée. Très vite, les enquêteurs avaient désigné des dissidents républicains comme les probables responsables.

Mardi, dans un communiqué transmis au quotidien Irish News, le groupuscule New IRA a finalement présenté «ses profondes et sincères excuses à la compagne, la famille et les amies» de Lyra McKee. Mais n'a pas oublié de préciser que «dans le cadre d'une attaque contre l'ennemi, Lyra McKee a été tragiquement tuée alors qu'elle se tenait à côté des forces ennemies», à savoir, pour les dissidents républicains, la police britannique.

Formée entre 2011 et 2012, la New IRA regroupe d'anciens groupuscules dissidents, comme le «Real IRA», tous opposés à l'accord de paix de 1998 qui a mis fin à trente ans de guerre civile, au cours de laquelle plus de 3 600 personnes ont été tuées. En Irlande du Nord et en République d'Irlande, le meurtre de la journaliste a profondément choqué. Dans un geste significatif, les six principaux partis politiques d'Irlande du Nord - certains unionistes, d'autres républicains - ont publié une déclaration commune, critiquant «un acte futile et sans objet visant à détruire les progrès des vingt dernières années».