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Libération
Le portrait

André Hébert, pour sa liberté et la nôtre

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Ce jeune marxiste français est parti combattre Daech, aux côtés des Kurdes syriens, tel un brigadiste international dans l’Espagne de 1936.
André Hébert à Paris, le 2 avril. (Photo Mathias Depardon. Institute)
publié le 26 avril 2019 à 17h08

A 24 ans, André Hébert est parti se battre en Syrie. Révolté par les images qu’il voyait, lassé d’une vie sans trop de sens en France, il a pris contact sur Facebook avec des combattants. Un rapide entretien vidéo plus tard, il se retrouvait sur zone. A son retour en France, le ministère de l’Intérieur lui a confisqué son passeport, considérant qu’il avait «intégré un camp d’entraînement», «suivi une formation militaire» et noué des «liens avec une émanation d’une organisation terroriste». Son histoire, pourtant, n’est pas celle des milliers de jihadistes français de l’Etat islamique (EI). André Hébert est parti faire la guerre aux côtés des Kurdes, contre les jihadistes. Selon ses calculs, ils ne sont qu’une trentaine de Français à avoir rejoint, comme lui, les Unités de protection du peuple (YPG), bras armé du Parti de l’union démocratique (PYD) au Rojava, le Kurdistan syrien.

André Hébert, le pseudonyme qu'il a choisi en publiant son récit, n'était ni fana mili ni militant anarcho-autonome rompu à l'action clandestine (pour autant que ceux-ci existent ailleurs que dans la littérature policière). Issu d'un milieu aisé, il termine son master en histoire contemporaine quand il se fait happer par le vide. «Je cherchais quelque chose depuis des années. Tout me semblait vain», décrit-il sobrement. Il fréquente des organisations marxistes, y récolte des conseils de lecture militante qui l'aident à structurer sa pensée. Il est du genre à lire beaucou