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Terre d'actions

Les bienfaits du potager au bureau

Fil vert, les chroniquesdossier
Les salariés sont de plus en plus nombreux à vouloir humer le terreau et jouer du sécateur sur leur pause déjeuner.
Les employés de L'Oréal, la Poste ou encore l'Opéra Bastille ont installé des potagers dans leurs locaux. (Photo NouN. Biosphoto)
publié le 4 mai 2019 à 10h32

Retrouvez tous les samedis dans la chronique «Terre d’actions» des initiatives pratiques et écolos en France et dans le monde.

Alors que le festival des 48 heures de l'agriculture urbaine investit les rues de quinze villes françaises, les 4 et 5 mai, pourquoi ne pas planter ses propres graines dans les lieux où l'on passe la majorité de la journée (éveillé) : au bureau ? Une initiative aux multiples bienfaits. D'après une étude publiée par l'université d'Exeter en 2014 et réalisée à partir des témoignages de 350 participants, disposer de plantes dans son espace de travail permettrait de faire croître le bien-être de 47 %, de stimuler la créativité des employés de 45 % et la productivité de 38 %.

Que demander de plus ? Que cela serve à faire des pauses plus bénéfiques que la clope grillée sur un bord de trottoir peut-être ? C'est dans ce but que la jeune pousse Ciel mon radis a transformé ce qui était d'abord une lubie entre collègues, en véritable entreprise. Elle propose aux boîtes des potagers d'intérieur, d'extérieur fonctionnant grâce à des techniques de permaculture, ainsi que des activités comme la fabrication de bombes à graines ou la réalisation de boutures entre collègues.

Certains ont déjà sauté le pas. A l'Opéra Bastille, à Paris, 2 500 mètres carrés de planches potagères, dont les fruits et légumes vont alimenter les paniers bio du personnel, ont été inaugurés en septembre. Sur les toits de la Poste du quartier de la Chapelle, dans le XVIIIarrondissement parisien, les employés ont aménagé 700 mètres carrés depuis 2017, grâce à l'opération Parisculteurs de la mairie. Le géant L'Oréal a fait de même sur le terrain de ses locaux à Chevilly-Larue, dans le Val-de-Marne. Et à plus petite échelle, ce sont les 140 salariés de la société Apologic de Taden, dans les Côtes-d'Armor, qui grattent la terre pendant leurs pauses, depuis 2016 – loin de leurs activités habituelles, les logiciels de gestion dédiés aux services à la personne.

Les expériences sont nombreuses et peuvent prendre des formes très différentes, du petit bac posé à la cafétéria à la terrasse réaménagée en serre. Si ce sont les compétences qui manquent, l'association Fermes d'avenir propose une multitude de courtes formations au travail de la terre, ainsi qu'une très riche Boîte à outils. Certaines mairies, comme Paris, offrent aussi des bourses aux projets d'agriculture urbaine les plus ambitieux. De quoi motiver sa direction à faire le premier pas.