Que vont devenir les fonctionnaires européens britanniques après le Brexit ? Laura Rayner est eurocrate et elle a lutté pour obtenir la nationalité belge au lendemain du référendum. La justice lui a donné raison et elle est ainsi devenue une référence pour la petite communauté britannique de fonctionnaires européens vivant à Bruxelles.
«Quand j’ai emménagé en Belgique en 2009, j’ai rencontré dans le bureau à côté du mien l’homme qui est ensuite devenu mon mari et le père de nos trois enfants. Lui est belge néerlandophone. En 2016, il y a eu le référendum du Brexit… Les résultats sont tombés vers 5 ou 6 heures du matin. Dès qu’on a su, on s’est rendus à la Commune pour voir comment je pouvais obtenir la nationalité belge. A 9 heures moins 5, on était déjà devant le bâtiment, à attendre que les bureaux ouvrent. Juste parce que, vous savez, on était sûrs que le Brexit allait amener des incertitudes. Et on voulait être certains que je pourrais rester dans le pays, avec mon mari et mes enfants. On a mis quelques mois à rassembler tous les documents dont j’avais besoin : il fallait que je prouve que j’avais travaillé un certain nombre d’heures, que j’avais un contrat, etc. Tout ça c’était bon, mais quand j’ai commencé le processus, on m’a dit que ça allait coincer : j’avais une carte d’identité belge, mais délivrée par le Parlement européen. Les employés de la Commune m’ont dit que cette carte d’identité n’était pas valable et que je devais attendre cinq ans. Mais ce que mon avocat a répondu, c’est que oui, tout ça c’est bien joli, mais ça s’oppose à l’esprit de la loi européenne de libre circulation des personnes.»
La suite de l'enquête de Maxime Calligaro est à retrouver en podcast ou sur le site de l'émission Foule continentale, sur FranceInter.fr.
Foule continentale, le dimanche, à 13 h 20.