Les rebelles yéménites houthis ont lancé, jeudi, une nouvelle attaque de drone explosif contre l'Arabie Saoudite. La troisième en soixante-douze heures selon la chaîne de télévision Al-Masirah, installée au Liban mais appartenant au groupe. Le porte-parole de la coalition dirigée par Riyad contre l'organisation yéménite, le colonel Turki al-Maliki, a affirmé que l'attaque de jeudi visait l'aéroport de Najrane - «un aéroport civil» - dans le sud du royaume, mais qu'elle avait échoué, les défenses aériennes ayant intercepté et abattu le drone piégé. De son côté, Al-Masirah assurait qu'un système de défense antimissiles Patriot était ciblé.
Depuis dix jours, les affrontements se multiplient entre l'Arabie Saoudite et le groupe rebelle soutenu par l'Iran, principal rival du royaume. Mardi, Riyad avait accusé les Houthis d'avoir tiré deux missiles balistiques en direction de La Mecque, ce qu'a démenti l'organisation. Le porte-parole des Houthis a formellement nié avoir pris pour cible «les lieux saints» musulmans en Arabie Saoudite. Ces attaques se produisent alors que la situation régionale est déjà explosive en raison de la politique de «pression maximale» des Etats-Unis contre l'Iran. Le 8 mai, Téhéran avait déclaré ne plus respecter certaines clauses de l'accord sur le nucléaire signé en 2015 pour protester contre la multiplication des sanctions et des démonstrations militaires américaines à proximité de ses frontières. L'annonce avait été suivie de plusieurs sabotages contre l'Arabie Saoudite et ses alliés dans le golfe persique. Les Houthis avaient notamment revendiqué l'attaque du 14 mai, toujours à l'aide d'un drone, contre un oléoduc. Riyad y avait vu la main de l'Iran.