C'est la quantité d'uranium faiblement enrichi dont l'Iran a annoncé disposer lundi. Elle dépasse la limite fixée par l'accord sur le nucléaire, conclu à Vienne en 2015. Mi-juin, alors que les incidents se multipliaient dans le Golfe, Téhéran avait lâché une date : le 27 juin. Cela a finalement été le 1er juillet. Révélée par l'agence de presse semi-officielle Fars News, ce franchissement des 300 kilos a été confirmé par le ministre iranien des Affaires étrangères et par l'Agence internationale de l'énergie atomique. L'agence onusienne, qui dispose d'inspecteurs sur le terrain, refuse en revanche de préciser la quantité exacte concernée. Ce geste est la première réponse de Téhéran à la réimposition unilatérale et progressive des sanctions par les Etats-Unis, qui ne respectent plus l'accord sur le nucléaire depuis mai 2018. Washington a accusé l'Iran d'être derrière les sabotages de navires de commerce dans le golfe Persique et dans la mer d'Oman, ce que Téhéran a démenti. La multiplication des incidents a failli dégénérer en conflit ouvert. Dès que le dépassement a été connu, le Royaume-Uni l'a jugé «profondément inquiétant». Téhéran affirme qu'il est conforme à l'accord, qui prévoit une clause de dérogation si l'une des parties s'estime lésée. Et a déjà posé un autre ultimatum : le 7 juillet, l'Iran cessera de respecter deux autres engagements de l'accord.
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