Menu
Libération

Ghassan Salamé : «Cet attentat pourrait constituer un crime de guerre.»

par
publié le 4 juillet 2019 à 20h56

«C'est une tragédie qui aurait pu être évitée si les précédents appels à l'évacuation des centres de détention avaient été entendus», a réagi Médecins sans frontières (MSF), après la frappe aérienne sur le camp de Tajoura, à 10 km de Tripoli, qui a fait plus de 60 morts mardi.

Cette attaque, attribuée aux forces du maréchal Khalifa Haftar par le gouvernement d'union nationale (GAN), intervient alors que l'ONU et les ONG ne cessent de rappeler leur opposition à ce que les exilés interceptés en Méditerranée soient ramenés en Libye, où les combats font rage près des centres de détention. Quatre autres camps, parmi les 25 recensés par les autorités libyennes, sont situés près de la bataille de Tripoli. «Sur 5 900 réfugiés et migrants détenus dans les centres officiels, 3 800 se trouvent toujours dans des zones à risque», indique Tarik Argaz, responsable de la communication au Haut Commissariat des réfugiés en Libye.

Depuis que l'Armée nationale libyenne d'Haftar a lancé son offensive sur Tripoli contre le GAN, en avril, seules 600 personnes auraient été évacuées hors de la Libye. Les organisations de défense des droits de l'homme appellent aujourd'hui à une «évacuation immédiate des centres de détention de tous les réfugiés et migrants hors du pays», où nombre d'entre eux font l'objet de trafics et de pratiques esclavagistes. Elles estiment que l'UE s'est rendue «complice» de cet «enfer» en finançant et en équipant les gardes-côtes libyens pour réduire l'immigration illégale vers l'Europe.