En Algérie, où l'histoire est omniprésente, dans les journaux, dans les livres, dans les discours officiels, dans les rues, dans les débats politiques, sur les pancartes brandies par les manifestants, le 57^e anniversaire de l'indépendance du pays, qui coïncidait avec le 20^e vendredi de marche pour le mouvement populaire qui a conduit à la chute de Bouteflika, se devait d'être spectaculaire. Il l'a été. Malgré la chaleur et le déploiement massif des policiers, des centaines de milliers de personnes ont défilé pacifiquement dans le centre-ville d'Alger en ce jour de fête nationale. L'appel du président par intérim, Abdelkader Bensalah, à un «dialogue inclusif» pour organiser une élection présidentielle - dans lequel l'Etat ne prendrait aucune part , jure-t-il - n'a rien changé aux slogans entonnés par les manifestants : «Ou c'est vous [le pouvoir] ou c'est nous, on ne s'arrêtera pas.» Photo Toufik Doudou. AP