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Bains

Japon : la Coupe du monde de rugby lève le tabou du tatouage

L’arrivée attendue de 400 000 visiteurs à l’occasion de la Coupe du monde de rugby 2019 pousse les bains thermaux de l'archipel à assouplir leurs règles concernant les tatouages.
Issac Luke, joueur de l'équipe nationale de rugby néo-zélandaise, en octobre 2015. (RAYMOND ROIG/Photo Raymond Roig. AFP)
publié le 8 juillet 2019 à 16h55

En septembre 2018, la Fédération internationale de rugby a donné une consigne inhabituelle, quoique peu surprenante, aux équipes nationales préparant la Coupe du monde organisée cette année au Japon : couvrir leurs tatouages pendant leur séjour. Associés aux yakuzas, la pègre nippone, ceux-ci y sont en effet très mal vus, et interdits dans de nombreux lieux publics (sources thermales, salles de sport, bains publics, piscines). Sauf que la culture du tatouage, notamment d'inspiration polynésienne, est très répandue parmi les rugbymen. Les All Blacks néo-zélandais, en particulier, sont nombreux à arborer des motifs maoris sur leur peau.

Des autocollants pour cacher les petits tatouages

Alors que 60% des sources thermales («onsen») – où l'on se baigne nu – refusent aujourd'hui l'accès aux personnes tatouées, ce chiffre pourrait bien baisser pour des raisons purement économiques, a rapporté l'agence de presse Kyodo News samedi 6 juillet. Sur l'île de Kyushu, au sud-ouest du Japon, la ville d'Oita accueillera cinq matchs pendant la compétition de ballon ovale, du 20 septembre au 2 novembre. Cette région, réputée pour ses onsen (à Beppu et Yufuin), compte sur l'événement pour booster le tourisme. Un site en anglais informe désormais les voyageurs étrangers des règles à suivre dans ces lieux, et fournit une carte de 100 bains accessibles aux personnes tatouées à Beppu. Présente dans l'ensemble de l'archipel, la chaîne hôtelière Hoshino Resorts fournira quant à elle des autocollants pour cacher les peintures corporelles de petite taille. D'autres établissements, enfin, les toléreront durant des horaires spécifiques.

La Coupe du monde de rugby serait-elle l'occasion de changer le regard de la société nippone sur le tatouage ? «De nombreux Japonais aiment aussi les tatouages, et nous ne voulons pas que seuls les étrangers soient traités différemment», a déclaré Seiji Hori, un responsable de l'association des hôtels de Beppu.