Menu
Libération

Le dalaï-lama redoute-t-il que l’Europe devienne «musulmane» ou «africaine» ?

Publié le 12/07/2019 à 20h26

A l’occasion d’une interview donnée à la BBC en juin, la journaliste Rajini Vaidyanathan interroge le chef spirituel du bouddhisme tibétain sur une de ses déclarations passées : «La campagne [des pro-Brexit] a utilisé l’une de vos citations sur leurs affiches qui dit : « L’objectif devrait être que les migrants reviennent et aident à reconstruire leur pays. Vous devriez être pragmatiques, c’est impossible que tout le monde vienne. »» Une citation issue d’une interview en 2016 à un journal allemand, dans laquelle il avait aussi estimé que «l’Allemagne ne peut devenir un pays arabe».

Trois ans plus tard, le dalaï-lama semble maintenir cette position. «Les pays européens devraient prendre ces réfugiés et leur donner une éducation, une formation. Et le but est qu’ils retournent dans leur propre pays», estime-t-il. Et quand la journaliste lui demande ce qu’il pense des réfugiés qui veulent rester dans leur pays d’accueil, celui-ci répond qu’«un nombre limité est acceptable, mais l’ensemble de l’Europe devenant un jour un pays musulman, ou un pays africain ? Impossible». Avant d’ajouter qu’il faut «laisser l’Europe aux Européens».

Ces propos ont créé la polémique, poussant le bureau du dalaï-lama à répondre qu’ils avaient été «mal compris». Mais sans revenir sur l’idée - qui fait écho à la théorie maintes fois démontée du «grand remplacement» - selon laquelle l’installation de réfugiés dans les pays d’accueil aboutirait à créer une Europe «musulmane» ou «africaine».