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Libération

Gunila Carlsson, directrice exécutive par intérim de l'Onusida : «Nous avons besoin de toute urgence d’un encadrement politique renforcé pour mettre fin au sida.»

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publié le 16 juillet 2019 à 20h36

A quelques jours de la Conférence mondiale sur le sida à Mexico, l’Onusida et sa directrice exécutive par intérim, Gunilla Carlsson, appellent dans leur rapport semestriel à renforcer l’aide internationale. Bonne nouvelle : le texte souligne que la mortalité est toujours en baisse. Quelque 770 000 personnes dans le monde sont mortes de maladies liées au sida en 2018, ce qui représente une baisse d’un tiers depuis 2010. On est loin de l’hécatombe enregistrée au pic de la pandémie, en 2004, avec près de deux millions de décès. Autre aspect positif, plus de trois séropositifs sur cinq reçoivent aujourd’hui des traitements antirétroviraux qui leur permettent de vivre correctement et bloquent la transmission du virus. C’est le plus haut pourcentage jamais atteint. Pour autant, le nombre de nouvelles infections reste stable par rapport aux années précédentes avec 1,7 million de personnes nouvellement infectées, ce qui souligne la stagnation des politiques de prévention.

Désormais, plus de la moitié des nouvelles contaminations par le VIH dans le monde (54 %) surviennent au sein des «populations clés» (c'est-à-dire les consommateurs de drogues injectables, les homosexuels, les transgenres, les personnes faisant commerce du sexe et prisonniers) et leurs partenaires sexuels. Des groupes souvent isolés, mis à l'écart des systèmes de santé. Les chiffres de l'Onusida cachent également «de fortes disparités régionales». Certains indicateurs sont mauvais en Europe de l'Est et dans le centre de l'Asie, où le nombre de nouvelles infections a grimpé de 29 % depuis 2010. Dans ce contexte se pose la question du financement futur. Pour la première fois, les ressources mondiales disponibles ont diminué, amputées de près d'un milliard de dollars. «Les bailleurs de fonds ont moins déboursé et les investissements nationaux n'ont pas augmenté suffisamment pour compenser l'inflation», explique le rapport. L'Onusida estime que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme devrait être doté d'au moins 14 milliards de dollars supplémentaires pour les années à venir afin de continuer à progresser dans la lutte contre la pandémie.