Menu
Libération
Etats-Unis

Trump renouvelle ses violentes attaques contre quatre élues issues de minorités

Donald Trump a persisté dimanche dans ses violentes attaques contre quatre élues démocrates du Congrès issues de minorités, qu’il a qualifiées de «faibles et instables», leur demandant de présenter des «excuses à l’Amérique».
Le président américain Donald Trump dans le Maryland le 19 juillet 2019 (Photo MANDEL NGAN. AFP)
publié le 21 juillet 2019 à 15h08
(mis à jour le 21 juillet 2019 à 17h01)

Donald Trump a persisté dimanche dans ses violentes attaques contre quatre élues démocrates du Congrès issues de minorités, qu'il a qualifiées de «faibles et instables». «Je ne crois pas que les quatre élues du Congrès soient capables d'aimer notre pays», a déclaré le président américain dans un tweet.

«Elles devraient présenter leurs excuses à l'Amérique (et Israël) pour les horribles (et haineuses) choses qu'elles ont dites», a-t-il ajouté. «Elles détruisent le parti démocrate, mais elles sont des personnes faibles et instables qui ne peuvent en aucun cas détruire notre grande Nation!»

Une semaine de polémiques 

Depuis une semaine, Donald Trump est sous le feu des critiques pour ses attaques contre ces femmes, à qui il a plusieurs fois conseillé de «retourner» dans les pays d'où «elles viennent» - alors même que trois d'entre elles sont nées aux Etats-Unis.

Ces élues de la Chambre des représentants - Alexandria Ocasio-Cortez (New York), Ilhan Omar (Minnesota), Ayanna Pressley (Massachusetts) et Rashida Tlaib (Michigan) - ont répliqué plus tôt dans la semaine en dénonçant des attaques «ouvertement racistes».

Mardi, la chambre basse du Congrès, à majorité démocrate, a adopté une motion condamnant «fermement les commentaires racistes» du président, qui ont également attiré les critiques de dirigeants étrangers comme la chancelière allemande Angela Merkel. Mais ces condamnations ne freinent pas le président américain, qui semble bien décidé à creuser les fractures de l'Amérique et miser sur la mobilisation de sa base électorale pour être réélu lors de la présidentielle de 2020.

«Renvoyez-la ! Renvoyez-la !»

Mercredi, un meeting du milliardaire septuagénaire en Caroline du Nord avait provoqué un tollé : ses partisans galvanisés avaient scandé «Renvoyez-la! Renvoyez-la!» à l'encontre spécifiquement d'Ilhan Omar, fille de réfugiés somaliens devenue Américaine.

Donald Trump avait ensuite pris un peu de distance, assurant que ces chants ne lui «avaient pas plu». Après avoir marqué les élections de mi-mandat en novembre en devenant l'une des deux premières femmes de confession musulmane élues au Congrès américain - avec Rashida Tlaib -, Ilhan Omar a par la suite créé la controverse avec des commentaires sur Israël jugés antisémites par de nombreux élus.

Interrogé dimanche matin sur CNN à propos du dernier tweet présidentiel, le sénateur républicain Ron Johnson apparaissait plutôt mal à l'aise: «C'est son opinion, je ne suis pas d'accord avec cela», a-t-il dit, ajoutant ne pas avoir «aimé» les chants. «Je trouve malheureux qu'une grande partie du débat public reste coincée dans un cadre racial», a-t-il déploré, invitant à se concentrer sur les sujets de fond.

Stephen Miller, l'un des conseillers présidentiels les plus radicaux, notamment partisan d'une politique anti-immigration décomplexée, a défendu Donald Trump lors d'une interview sur Fox News dimanche matin. «Je ne suis fondamentalement pas d'accord avec l'idée selon laquelle si vous critiquez quelqu'un et qu'il s'agit d'une personne d'une couleur de peau différente, cela en fait une critique raciste», a-t-il déclaré.