L’Ecossais David Millar, ancien coureur devenu consultant pour la chaîne britannique ITV, connaît bien l’ex-Team Sky (Ineos depuis le printemps). Il avait failli y être embauché, avant que son statut d’ex-dopé ne ruine sa candidature. Il revient sur le succès de la formation, qui a inscrit avec Bernal un quatrième de ses coureurs au palmarès du Tour (après Wiggins, Froome et Thomas).
Ineos est-il plus riche que les autres ou est-ce qu’on y travaille mieux ?
Ineos est effectivement l'équipe la plus riche [environ 40 millions d'euros par an, ndlr], mais le budget ne fait pas tout. Cette équipe est parvenue à mettre en place un écosystème permettant l'épanouissement des coureurs, en dehors duquel ils ne réussissent pas forcément.
L’équipe a longtemps suscité la méfiance et les critiques…
D’une approche très scientifique au début, elle a compris ce qui faisait la culture du vélo, l’importance de la tactique… Mais sa force principale reste sa capacité à adapter son modèle. Sur le plan de l’éthique, elle a commis quelques erreurs au début, notamment sur les autorisations à usage thérapeutique.
Bernal est-il «le» coureur des prochaines années ?
Cette équipe est le bon endroit pour un jeune coureur. Pas pour une raison financière mais pour l’expertise, les programmes d’entraînement, la recherche sur la nutrition ou le matériel… Sky a commencé il y a deux ans à construire son équipe de la prochaine décennie. Et comme elle a mis en place une fantastique pépinière de talents, je ne vois pas ce qui peut l’empêcher de continuer à gagner.