Les arrestations qui ont eu lieu samedi après des manifestations à Moscou étaient «disproportionnées, vu la nature pacifique des protestations contre l'exclusion de candidats indépendants» pour les élections municipales dans la capitale russe qui se tiendront le mois prochain, a estimé Berlin dans un communiqué publié dimanche. Le gouvernement allemand a condamné «les ingérences répétées [de la Russie] dans le droit garanti aux rassemblements pacifiques et à la liberté d'expression» et a demandé, tout comme l'ONG Amnesty International, «la libération rapide de tous les manifestants pacifiques».

Lundi dernier, Berlin avait déjà appelé Moscou à libérer 1 400 manifestants arrêtés lors d'un rassemblement de protestation le week-end précédent. Selon l'ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations, 828 personnes ont été interpellées lors de la manifestation de samedi à Moscou. Non autorisée, celle-ci s'est déroulée sans leader puisque la quasi-totalité des meneurs sont incarcérés. Les autorités russes ont aussi accentué leur pression sur l'opposition en lançant une enquête pour «blanchiment» contre le Fonds de lutte contre la corruption, l'organisation de l'opposant Alexeï Navalny. Ce dernier purge actuellement une peine de trente jours de prison. La dernière opposante d'envergure encore en liberté, Lioubov Sobol, une avocate de 31 ans, a été interpellée samedi quelques minutes avant le début de la manifestation.