Jeffrey Epstein aurait préparé sa mort. Moins de quarante-huit heures avant de se pendre, le financier américain, incarcéré dans l'attente d'un procès pour exploitation sexuelle de mineures, avait signé un testament. Selon ce document de 21 pages, déposé lundi dans les îles Vierges américaines, le multimillionnaire a confié sa fortune, chiffrée à près de 600 millions de dollars, à des bénéficiaires inconnus via une fiducie appelée «The 1953 Trust» en référence à son année de naissance. Contrairement à un acte traditionnel, les opérations d'un trust sont généralement tenues secrètes, afin d'éviter les «regards indiscrets», explique un expert en droit des successions dans le New York Times. De quoi perpétuer le mystère autour de la mort de cet homme qui alimente les théories du complot les plus folles.
Le testament permet néanmoins d'évaluer sa fortune : Jeffrey Epstein valait donc 577 millions de dollars (plus de 520 millions d'euros). Soit environ 18 millions de plus que ce qu'il avait déclaré lors de sa demande de libération sous caution, rejetée. Les chiffres donnent le tournis : sa résidence principale de 7 000 mètres carrés dans un quartier cossu de Manhattan est évaluée à 56 millions de dollars, son ranch du Nouveau-Mexique à 17 millions, sa propriété parisienne, avenue Foch, à 8,6 millions. Ses deux îles Vierges (dont celle surnommée «l'île de la pédophilie» par certains médias) vaudraient au total 85 millions de dollars. La valeur de son excentrique collection d'art, dont une toile de Bill Clinton en travesti qui aurait été retrouvée dans son appartement new-yorkais, n'apparaît toutefois pas dans le registre.
Une autre pièce importante ajoutée dans le document : la copie du certificat de décès, daté du 11 août, soit un jour après la découverte du corps. Cause de la mort ? «En attente d'études plus approfondies.» Cinq jours plus tard, la médecin en chef de New York rendait ses conclusions : Jeffrey Epstein s'est suicidé par «pendaison».