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Libération

Giuseppe Conte (Italie) : le démissionnaire accommodant

par Eric Jozsef, correspondant à Rome
publié le 23 août 2019 à 21h06
(mis à jour le 23 août 2019 à 21h06)

En 2018 au Québec, Giuseppe Conte avait été l'invité surprise du G7. Inconnu du grand public, sans la moindre expérience politique, l'avocat de 54 ans venait d'être désigné président du Conseil italien par la coalition populiste des Cinq Etoiles et de la Ligue. Un an plus tard, à Biarritz, il sera bien sur la photo du sommet, mais avec déjà un pied hors du cadre. Démissionnaire depuis mardi, après que Matteo Salvini eut décrété la fin de la coalition, Conte ne fait le voyage en France qu'en tant que Premier ministre chargé de gérer les affaires courantes. «Ça ne change pas grand-chose, veut croire un diplomate. La position de l'Italie a été définie bien en amont, lors des réunions préparatoires, et c'est une position consensuelle tant sur l'environnement que sur l'économie. Ceux qui risquent de poser problème, ce n'est pas l'Italie, mais Donald Trump et Boris Johnson».

Conte devrait d’ailleurs être plutôt bien accueilli par Merkel et Macron : par rapport aux embardées de ses ministres populistes, il a toujours tenu à apparaître comme un interlocuteur accommodant et modéré, même si à Paris on a déploré son silence lorsque les Cinq Etoiles ont tenté en février de pactiser avec les gilets jaunes. Alors que la crise politique italienne n’est pas encore résolue, Biarritz sera, pour Conte, un rendez-vous idoine pour cultiver son image institutionnelle et s’employer à se garantir un avenir politique.