Il n'y a pas que l'Amazonie qui brûle. Les forêts du bassin du Congo, l'autre «poumon vert» de la planète, sont également ravagées par les flammes. Au point que l'inquiétude est remontée jusqu'au G7 à Biarritz : « Nous sommes en train d'examiner la possibilité de lancer une initiative similaire [à celle de l'Amazonie]», a déclaré Emmanuel Macron lundi.
Ces dernières semaines, des images satellitaires ont révélé une augmentation des incendies sur le continent africain, notamment en RDC, en Zambie et en Angola. La nature de ces feux est néanmoins très différente de ceux observés en Amazonie, et est surtout liée à la culture sur brûlis, une pratique ancestrale ayant lieu chaque année avant les nouvelles récoltes. « C'est un phénomène répandu et cyclique qui touche surtout la savane boisée. Ces incendies entraînent des pertes de carbone moins importantes que dans les forêts tropicales humides et sont compensés par de la repousse», relativise Philippe Ciais, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) au CEA Paris-Saclay.
Si la situation est relativement habituelle et que l'agriculture sur brûlis abîme peu la forêt, la société civile s'inquiète de l'accroissement de la déforestation dans le bassin du Congo. Dans un communiqué, Greenpeace dénonce les activités industrielles, menées notamment par des entreprises étrangères, à l'intérieur de la deuxième forêt humide tropicale du monde. « En perdant en densité, la forêt devient plus vulnérable aux feux », explique à Libération Irène Wabiwa, responsable de la campagne Forêt en Afrique à Greenpeace.