L’obsession vire à la croisade. On savait, depuis sa campagne électorale et la promesse de construire un mur entre le Mexique et les Etats-Unis, que la lutte contre l’immigration serait une des idées fixes de Donald Trump pendant son mandat. L’été qui s’achève aura ôté leurs derniers doutes à ceux qui en avaient encore. La campagne pour sa réélection approchant, le président américain a repoussé plus loin les frontières de sa politique antimigrants. Mesure la plus choquante : jusqu’ici limitée à 20 jours, la détention des enfants peut de facto se prolonger de manière illimitée. Une mesure déjà contestée par une vingtaine d’Etats. Non content de s’attaquer à l’immigration illégale, le président américain s’en prend désormais aux dispositions encadrant l’immigration légale, par exemple sur les conditions d’obtention des visas. Donald Trump est transparent : l’heure est à l’utilisation des armes de dissuasion massive pour décourager les candidats à l’immigration. De fait, cet été, notamment après l’accord passé avec les autorités mexicaines, les flux se sont taris. Pour combien de temps ? Et à quel prix ? Inutile de s’attarder sur le prix «humanitaire». Trump n’en a que faire. La cruauté de sa politique, dénoncée par ses détracteurs américains, est totalement assumée. Le coût au sens propre ? Les milliards de dollars dépensés pour construire son mur. Ironie du sort : au moment où l’ouragan Dorian menace la Floride, l’administration américaine a puisé dans les fonds destinés aux victimes de catastrophes naturelles pour financer sa politique migratoire. Enfin, alors que Donald Trump justifie son ultrafermeté par des arguments sécuritaires, des voix s’élèvent outre-Atlantique pour dénoncer l’absence de volonté politique, et de moyens, sur des sujets autrement plus cruciaux dont il faudrait protéger les Américains. Citons par exemple le terrorisme suprémaciste blanc.
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