L'entrée de la mariée, un rituel phare pour toute cérémonie de mariage. Au Liban, pays multiconfessionnel où il n'existe pas de mariage civil, les cérémonies mixtes intercommunautaires prennent une dimension particulière. Par exemple: le mariage ci-dessous entre une musulmane et un chrétien, en partie retransmis sur le compte YouTube de Lebanese Weddings, chargé de relayer les grands mariages locaux et suivi par plus de 100 000 personnes sur YouTube, 940 000 sur Instagram. La vidéo récente du défilé spectaculaire de la mariée, en robe blanche conçue par le fameux styliste libanais Elie Saab, qui avance au bras de son père au son du muezzin mêlé aux cantiques a fait plus de 478 000 vues. Une scène émouvante qui a fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux.
Si de nombreux commentaires manifestent un éblouissement devant cette composition de deux chants religieux bien caractérisés, d’autres, nourris par leur opposition viscérale aux mariages mixtes, déplorent le mélange des genres.
Les époux, qui ont célébré leur mariage à Beyrouth, ont dû le contracter civilement à Chypre puis passer par l’ambassade du Liban pour le faire valider dans leur pays.
Dans le pays du Cèdre, seuls les mariages des 18 communautés religieuses reconnues sont autorisés et enregistrés. Dans le cadre des couples mixtes, un des deux futurs époux doit donc renoncer à sa religion. C'est pourquoi des centaines de couples concluent leur mariage à l'étranger, souvent dans les pays voisins en Turquie ou en Grèce, qu'ils enregistrent par la suite à l'état civil libanais.
Le débat sur l'adoption du mariage civil au Liban date 70 ans. En 1998, une proposition de loi a même été adoptée en conseil des ministres avant d'être finalement retirée sous la pression des autorités religieuses.