Il était un peu plus de 17 heures à Limburg (Hesse), ville de 30 000 habitants non loin de Francfort, lorsqu’un camion a embouti plusieurs voitures à un feu rouge, provoquant un carambolage qui a fait 8 blessés. L’homme s’était emparé d’un semi-remorque après en avoir délogé son conducteur – il n’était pas armé, ont précisé plus tard les enquêteurs. Selon l’expert en terrorisme de l’ARD, la télévision publique allemande, l’homme a tenté de prendre le volant d’autres véhicules juste avant la collision, sans succès. Près de vingt-quatre heures après les faits, les autorités n'ont pas encore éclairci les circonstances de cet événement.
Le suspect est un Syrien âgé de 32 ans, arrivé en Allemagne en 2015. L'homme réside dans la ville de Langen, à quelques dizaines de kilomètres de Limburg. Son permis de séjour a expiré début octobre. ll est connu des services de police pour des faits de délinquance (vols, possession de haschich, violences physiques). Les enquêteurs, selon des informations du Spiegel, n'ont pas trouvé de propagande jihadiste, d'armes ou d'explosifs chez lui.
Attentat ? Course folle d'un conducteur «amok», comme celle qui a ensanglanté Münster en avril 2018 ? La chaîne de télé publique ZDF affirmait mardi matin que cet acte est «considéré comme un attentat» par les autorités. Mais les enquêteurs n'excluent en vérité aucune hypothèse pour l'instant, et indiquent chercher «dans toutes les directions». Le parquet antiterroriste ne s'est pas à ce stade saisi du dossier. Le ministre de l'Intérieur, Horst Seehofer (CSU), indique également ne pouvoir «rien dire, à ce stade, sur la façon dont cet acte doit être qualifié». L'enquête se poursuit.
Les Allemands gardent en tête le douloureux souvenir de l'attaque au camion du marché de Noël de Berlin du 19 décembre 2016, perpétrée par le Tunisien Anis Amri au nom de l'EI et tuant 12 personnes. Et en avril 2018 donc, une voiture-bélier fonçait sur la foule dans le centre-ville de Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie), tuant 2 personnes. Le conducteur, qui s'est suicidé ensuite, était un Allemand, Jens R.