Menu
Libération
Météo

Le super-typhon Hagibis s’apprête à déferler sur le Japon

Vendredi, les Japonnais se préparaient à subir le passage de ce cyclone tropical avec des rafales de vent jusqu’à 216 km/h. Il a déjà entraîné l’annulation de près de 2 000 vols et de deux matchs du Mondial de rugby.
Le typhon Hagibis s'abat sur le Japon (Photo AFP)
publié le 11 octobre 2019 à 6h52
(mis à jour le 11 octobre 2019 à 16h31)

Au Japon, le super-typhon Hagibis a déjà poussé à l'annulation vendredi de près de 2 000 vols intérieurs et internationaux ainsi que de deux rencontres du Mondial de rugby. Il a également perturbé les qualifications du Grand Prix de F1, prévu ce week-end, et devrait s'abattre samedi soir sur les côtes du centre et de l'est de l'archipel avec des rafales de vent jusqu'à 216 km/h. D'une intensité cyclonique «très forte» selon l'agence météo du Japon (JMA), soit à peine un cran de moins que le niveau maximum dans lequel il était classé précédemment, ce cyclone tropical fait donc logiquement craindre des inondations dans les zones côtières nippones de l'est de l'archipel, où 30 000 habitants ont été pressés d'évacuer leurs foyers

«Hagibis est le 4e cyclone de catégorie 5 de 2019 après Wutip (typhon du nord-ouest du Pacifique), Dorian et Lorenzo (ouragans de l'Atlantique Nord), le deuxième sur le bassin Pacifique», explique à ce sujet Météo France sur son site. L'agence météo du Japon s'attend d'ailleurs à des «vents brutaux et une mer violente», mais aussi des précipitations record dans certaines régions, avec notamment 50 cm en 24 heures dans la zone de Tokyo et jusqu'à 80 cm dans le centre du pays. «Nous vous demandons de prendre des mesures de précaution» avant l'arrivée du typhon, «afin de protéger votre vie et celles de vos proches», a déclaré lors d'un point presse un responsable de la JMA à l'attention des populations concernées. La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, a même exhorté les entreprises basées dans la capitale à laisser leurs employés rentrer plus tôt chez eux «par mesure de sécurité».

La gestion d’un précédent puissant typhon critiquée

Car les Japonnais, les habitants de Tokyo notamment, ont encore en mémoire un autre puissant typhon, Faxai, passé début septembre. Avec des rafales dépassant 200 km/h, il avait causé au moins deux morts et plus d’une centaine de blessés, et endommagé plusieurs dizaines de milliers d’habitations et de nombreuses infrastructures électriques. Dans la préfecture de Chiba (grande banlieue est de Tokyo), près d’un million de foyers avaient ainsi été plongés dans le noir, et le courant n’avait pas pu être rétabli pendant plus de deux semaines pour plusieurs dizaines de milliers d’entre eux. Une gestion par le gouvernement japonais très critiquée qui a donc assuré ce vendredi être en état d’alerte.

Face à Hagibis, le Premier ministre Shinzo Abe a par exemple ordonné aux responsables de «prendre toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité des gens», notamment en «coopérant étroitement» avec les Forces japonaises d'autodéfense, a déclaré vendredi le porte-parole de l'exécutif Yoshihide Suga. Mais le chaos dans les transports est redouté car beaucoup de Japonais comptaient initialement prendre le train ou l'avion durant ce long week-end et les deux principales compagnies aériennes JAL et ANA ont toutes deux déjà annulé plus de 1 630 vols intérieurs et quelque 260 vols internationaux pour samedi. Tous les trains à grande vitesse, comme les Shinkansen, entre Tokyo et Nagoya ont également été supprimés pour samedi, ainsi qu'entre Nagoya et Osaka. La circulation des trains locaux dans l'agglomération de Tokyo devait également être suspendue entre samedi matin et dimanche midi.

Inédit : les deux parcs d’attractions Disney à Tokyo sont également fermés samedi, une première à cause d’un typhon. En plus, de l’annulation des essais libres du Grand Prix de Formule 1 de Suzuka, près de Nagoya, et de France-Angleterre à Yokohama et Nouvelle-Zélande-Italie, à Toyota City, en phase de poules du mondial de rugby à XV. Hagibis menaçait aussi la rencontre prévue dimanche à Yokohama entre les Japonais et les Ecossais, qui seraient éliminés du tournoi comme l’Italie si le match n’avait pas lieu. Une décision finale sur ce match clé n’était pas attendue avant dimanche matin.