Libération
A quoi bon changer notre consommation alimentaire ? Un outil permet désormais de visualiser les effets concrets à petite ou plus grande échelle. Terre de liens et la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab), tous deux défenseurs du bio, dégainent un site gratuit pour «identifier en quelques clics les impacts positifs d'un changement massif de notre système agricole et alimentaire vers une alimentation de qualité, équilibrée, résiliente, citoyenne et locale».
L’initiative tombe à pic en cette journée mondiale de l’alimentation. Plus de bio, en circuit court, moins de produits animaux… Parcel calcule les retombées pour le climat et l’air, la biodiversité, le sol et les ressources en eau ainsi que sur l’emploi. Et ce selon si une famille, une école, une entreprise ou même une ville passent à des pratiques plus durables. L’outil est particulièrement adapté pour des projets à l’échelle des collectivités.
A lire aussiDes idées légumineuses pour nourrir la planète
D’abord, on entre la zone géographique concernée (ville, département…), puis le nombre d’individus impliqués (tous les habitants du territoire ; des établissements de type hôpital, maison de retraite ou encore école maternelle ; un groupement de personnes). Ensuite, trois leviers sont à disposition : retour à une agriculture locale, modification du régime alimentaire et consommation de produits bio. Les paramètres sont modifiables, un curseur permet de pousser le bouchon plus ou moins loin pour chaque critère.
Capture d’écran du site Parcel
Dans certains cas, le simple fait de changer pour un menu 100% bio fait doubler la surface agricole nécessaire. Cela est problématique car l'humanité doit se tourner vers une alimentation durable sans augmenter le nombre d'hectares cultivés afin d'éviter la déforestation. Le citoyen peut donc faire varier la composition de son assiette, moins riche en produits issus des animaux et plus végétalisée, pour ajuster son impact. L'élevage utilise 70% des terres agricoles, dont une partie pourrait être convertie en cultures, de légumineuses par exemple.
Selon Parcel, si la nourriture des habitants de France métropolitaine était bio et produite dans l’Hexagone, nous aurions besoin de la même surface agricole qu’aujourd’hui. Le nombre d’emplois dans l’agriculture serait alors doublé, les émissions de gaz à effet de serre par personne 30% moins importantes, et la pollution de l’eau diminuerait de 35%. Argument supplémentaire pour faire bouger sa commune ou sa cantoche.