Conscient qu'aucune annonce de son gouvernement ne pouvait offrir une réponse à la hauteur du mouvement spectaculaire qui a rassemblé tout le week-end près du quart de la population dans les rues du Liban, le Premier ministre, Saad Hariri, a néanmoins qualifié de «mesures essentielles et nécessaires» les décisions prises lundi par la coalition qu'il dirige. Certaines sont symboliques, comme la baisse de 50% des salaires du Président, des ex-présidents, des ministres et des députés. D'autres, plus concrètes, portent sur l'annulation de toutes les taxes annoncées, y compris celle sur l'application WhatsApp, qui avaient mis le feu aux poudres. De nouvelles taxes sont imposées sur les banques tandis que la privatisation de l'électricité devrait remédier au désordre et aux pénuries. Si ces réformes répondent à plusieurs revendications des manifestants, Saad Hariri n'appelle pas pour autant à l'arrêt de la protestation : «C'est vous qui déciderez», a-t-il dit, non sans démagogie. Pour le parti Sabaa, qui représente la société civile, c'est tout vu. Ce dernier continue d'exiger la fixation d'une date pour des législatives anticipées, la démission du gouvernement, un accord sur un cabinet réduit composé de spécialistes pour organiser les législatives. Et l'adoption de la loi sur la restitution de l'argent public.
Saad Hariri : «Votre voix est entendue et si vous réclamez des élections anticipées, moi, Saad Hariri, je suis avec vous personnellement.»
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publié le 21 octobre 2019 à 20h21
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