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Libération

100 000 morts au Yémen depuis 2015

publié le 1er novembre 2019 à 20h21

La guerre multiforme qui secoue le Yémen, où s’affrontent par procuration les deux grandes puissances de la région, l’Arabie Saoudite et l’Iran, a fait plus de 100 000 morts depuis 2015, selon l’ONG spécialisée Acled, qui recense les affrontements armés et les bombardements dans le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique.

Dans un communiqué publié jeudi, l’Acled, qui recoupe les informations de multiples sources (locales, médiatiques, officielles, humanitaires) pour tenter d’établir un bilan aussi fiable que possible, assure que plus de 12 000 civils ont été tués depuis 2015. Et que le conflit a fait environ 20 000 morts depuis le début de 2019, deuxième année la plus meurtrière après 2018.

Au milieu de ce chaos, les civils paient un lourd tribut à la guerre. Selon l'ONG, les deux tiers des plus de 12 000 civils tués depuis 2015, soit environ 8 000 personnes, ont péri dans des frappes aériennes menées par Riyad et ses alliés. «Bien que le nombre de frappes de la coalition soit au plus bas, le nombre de civils tués dans des raids a augmenté pour la première fois depuis fin 2017, souligne l'Acled, principalement en raison d'une frappe contre la prison de Dhamar qui a tué au moins 130 détenus», le 1er septembre.

Ce bilan comptabilise uniquement les morts de combattants ou de civils dans des affrontements ou des bombardements. Mais le nombre de victimes est bien plus élevé si l'on prend en compte les conséquences humanitaires. L'ONU le répète depuis plusieurs années, le pays subit «la pire catastrophe humanitaire au monde» : 3,3 millions de déplacés, plus de 24 millions de personnes ayant besoin d'aides internationales et environ 2 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrant de «sévère malnutrition». Il y a un an, l'ONG Save The Children estimait qu'environ 85 000 enfants étaient morts de faim ou de maladie au Yémen entre 2015 et 2018.