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Libération

Jo Swinson : «Tout type de Brexit portera atteinte à notre économie.»

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publié le 5 novembre 2019 à 19h46

Une troisième voix, clairement favorable au maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le chef de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, se sont écharpés mardi en se présentant chacun comme l'homme de la situation pour résoudre le casse-tête du Brexit, au centre de la campagne des législatives du 12 décembre, la patronne des libéraux- démocrates, Jo Swinson, les a renvoyés dos à dos. Les jugeant «inaptes» à diriger le pays, elle s'est engagée à arrêter le Brexit si elle accède au pouvoir, en lançant sa campagne mardi à Londres.

«Le Labour comme les conservateurs veulent négocier et réaliser le Brexit», a-t-elle dit, mettant en garde sur les conséquences économiques désastreuses de la sortie de l'Union européenne et promettant d'investir dans les services publics «un bonus de 50 milliards de livres» (58 milliards d'euros) économisé en restant dans l'Union. Elle est convaincue que ces élections peuvent entraîner «un changement sismique», espérant surfer sur le regain de popularité des lib-dems. Car à gauche, Jeremy Corbyn reste ambigu, son parti étant divisé sur la question.

Devant des militants à Harlow, ce dernier a affirmé vouloir négocier avec Bruxelles un nouvel accord de divorce «en trois mois», qui prévoirait une forme d'union douanière avec l'UE. Il le soumettrait ensuite à un référendum qui proposerait aussi aux électeurs la possibilité de rester dans le giron européen. Mais lui-même s'est gardé de dire quelle option avait sa préférence. Un manque de clarté fustigé par Boris Johnson dans une lettre envoyée à Corbyn où il le presse «d'expliquer ce qu'est réellement [son] projet». En guise de riposte, ce dernier a accusé le Premier ministre de «détourner le Brexit» pour raboter les droits des salariés, privatiser le service de santé au nom d'un «thatchérisme sous stéroïdes».