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Libération

Hongkong : un air de «référendum»

par (Avec AFP)
publié le 22 novembre 2019 à 20h21

Insultes, menaces, ambiance tendue : pour les candidats aux élections de district de ce week-end à Hongkong, la campagne aura été éprouvante. Mais ses résultats sont très attendus et auront valeur de «référendum» dans une ville divisée par cinq mois de manifestations.

Les bureaux de vote ouvriront dimanche matin dans le territoire autonome peuplé de 7,5 millions d’habitants. Des élections ultralocales, mais qui, dans le contexte du mouvement prodémocratie, seront particulièrement scrutées. Vilipendée par les manifestants qui ébranlent depuis juin l’ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, la cheffe de l’exécutif, Carrie Lam (dont le gouvernement est aligné sur Pékin), a vu sa cote de popularité dégringoler. Ces élections permettent de désigner des élus chargés de la gestion des activités culturelles, des fonds publics, ou encore du ramassage des ordures : 452 conseillers issus de 18 districts. Elles sont dominées par les candidats pro-Pékin. Mais ces derniers mois, les candidats prodémocratie ont soigneusement préparé le scrutin, distribuant des formulaires d’inscription sur les listes électorales. Résultat : 4,1 millions de personnes sont désormais enregistrées (+ 11 % par rapport à 2015).

La répression s'invite aussi dans la campagne : un candidat prodémocratie a eu l'oreille arrachée et 17 autres, de toutes sensibilités, ont été arrêtés en raison d'activités liées aux manifestations. Figure du Mouvement des parapluies en 2014, le militant Joshua Wong a par ailleurs vu sa candidature invalidée, au motif que son parti milite pour «l'autodétermination», ce qui est contraire à l'esprit de la loi fondamentale (la «mini-Constitution» du territoire). Pour l'heure, difficile de prévoir l'issue du scrutin, la société restant divisée au sujet du mouvement, notamment en raison des violences commises par des manifestants.