Même l’ONU ne retient plus ses mots pour qualifier le retard pris dans la lutte contre le dérèglement climatique : «une décennie perdue», annonçait dès le titre l’un de ses comptes rendus sur le climat diffusé en septembre. Une manière juste de résumer le dixième rapport annuel onusien publié ce mardi sur l’écart entre la réalité de «nos émissions de gaz à effet de serre» et les objectifs.
Malgré l’enjeu magistral, et quelques efforts politiques encore timides, cette courbe de nos émissions, que tout le monde scrute avec l’espoir qu’elle fléchira enfin, n’a pas encore entamé sa descente. Au rythme actuel, elle pourrait même continuer à croître jusqu’en 2030. Or, dans ses multiples rapports, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) s’est montré très clair : si l’humanité espère limiter la hausse mondiale des températures à 1,5° C ou 2° C par rapport à l’époque préindustrielle, elle doit faire baisser ses émissions dès 2020. Jusqu’à atteindre un équilibre entre ce qui est émis et ce qui est aspiré par les forêts, les océans et les sols, au tournant du siècle.
Transformations
Ces objectifs, inscrits dans l’accord de Paris, n’ont pas été choisis au hasard. Il s’agit de paliers clés au-delà desquels certaines populations humaines, animales et végétales, verront leur survie menacée. A + 2° C, la quasi-totalité des coraux ser