Ursula von der Leyen a choisi le benjamin des commissaires pour gérer le portefeuille Environnement, Pêche et Océans. Le Lituanien Virginijus Sinkevicius, 28 ans, est un modèle de précocité, qui pourrait toutefois manquer d'envergure. Son entrée en politique ne date que de 2016, quand, ses études à peine achevées, il a été élu député pour l'Union lituanienne des fermiers et des Verts, avant d'être nommé ministre un an plus tard. Si sa formation siège avec les écologistes au Parlement de Strasbourg, elle est plutôt de tendance agrarienne et n'appartient pas au Parti vert européen. «Sur les sujets de société, ce sont des conservateurs, et ils ont fait peu d'efforts sur les politiques environnementales, explique Emilija Pundziute-Gallois, doctorante à Science-Po. Le gouvernement lituanien visait d'ailleurs le portefeuille de l'énergie ou de l'élargissement plutôt que l'environnement.»
Virginijus Sinkevicius s'est toutefois montré bien préparé pour son audition devant le Parlement, où il a défendu ses trois priorités : la biodiversité, l'économie circulaire et la stratégie «zéro pollution» mentionnée dans sa lettre de mission. Il a aussi promis une mise à niveau des limites de pollution de l'air, en accord avec les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Cette réforme nécessiterait l'approbation de l'ensemble du collège des commissaires. Une promesse difficile à relever pour un nouveau commissaire extérieur aux grandes familles politiques européennes.