A ceux qui, face aux conflits qui ravagent le monde, se demandent régulièrement «A quoi sert l'ONU ?», le rapport humanitaire annuel de l'organisation (intitulé «Global Humanitarian Overview» et rendu public ce mercredi) apportera sûrement des réponses. Car loin de New York, où siègent à la fois le Conseil de sécurité – organe exécutif souvent décrié pour sa paralysie, sa composition et son impuissance – et l'Assemblée générale – instance plénière aux résolutions non contraignantes –, la machine humanitaire des Nations unies tourne à plein régime.
Il faut dire que les besoins augmentent de façon vertigineuse depuis près d'une décennie. En 2010, l'ONU estimait à 48 millions le nombre de personnes ayant besoin d'une assistance humanitaire et de protection. Ils étaient 90 millions cinq ans plus tard, 136 millions en 2018 et seront près de 168 millions l'an prochain. «Un record dans l'ère moderne», depuis la Seconde Guerre mondiale, a déclaré le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, Mark Lowcock.
«La vérité brutale est que 2020 sera difficile pour des millions de personnes», euphémise Mark Lowcock, d'autant que «les besoins augmentent plus vite que les financements». «Il y a à cela deux raisons principales», poursuit l