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Curry

En Inde, la crise des oignons fait (aussi) pleurer de rire

Les prix flambent, le gouvernement s'inquiète, les internautes font des blagues.
Une participante à une manifestation contre la hausse du prix de l’oignon, à Ahmedabad le 30 novembre. (SAM PANTHAKY/Photo Sam Panthaky. AFP )
publié le 6 décembre 2019 à 15h15

Après un répit fin novembre, le prix de l’oignon est reparti à la hausse en Inde. En cause, la sécheresse puis de fortes pluies tardives qui ont abîmé les récoltes d’été et endommagé les semis de la récolte d’hiver. Vendus en temps normal 25 roupies le kilo (0,32 euro), les oignons, aliment de base de la cuisine indienne, s’arrachent désormais autour de 100 roupies, voire 149 roupies (1,88 euro).

Inquiet des conséquences sociales de cette flambée qui touche de plein fouet les foyers les plus pauvres, New Delhi a décrété dès septembre une interdiction provisoire des exportations, qui a plongé le Bangladesh dans une crise comparable. Pour tenter d’enrayer la hausse des prix, des milliers de tonnes de bulbes ont été importées d’Egypte et de Turquie. En vain.

Les champs sous surveillance armée

Signe d'une tension montante, le gouvernement a organisé jeudi une réunion d'urgence sur le sujet. C'est que, dans l'histoire indienne, la pénurie d'oignons a déjà eu des retombées politiques très douloureuses. Le BJP, parti nationaliste hindou au pouvoir, n'a pas oublié qu'il lui avait coûté l'Etat de New Delhi lors des législatives de 1998.

Tandis que la presse locale rapporte des histoires d’attaques de camions chargés du précieux bulbe ou de fermiers obligés de surveiller leurs champs armés jusqu’aux dents, que des restaurants retirent des plats aux oignons de leurs menus et que l’opinion publique découvre qu’une partie des stocks d’Etat a pourri dans les entrepôts, les internautes font des blagues. Sélection.