Menu
Libération
CHRONIQUE «L'AGE BÊTE»

Acheter de la forêt pour sauver les gibbons

Article réservé aux abonnés
Aurélien Brulé, le fondateur français de l'ONG Kalaweit, célèbre pour son combat pour la préservation de ces primates en Indonésie, se lance dans une nouvelle stratégie pour empêcher l'expansion de l'industrie de l'huile de palme.
Aurélien Brulé en juin 2012. (Photo Roméo Gacad. AFP)
publié le 8 décembre 2019 à 12h16

Tous les dimanches, retrouvez la chronique «l'Age bête», le rendez-vous animal de Libération.

Il a sa propre radio, son ONG, son refuge pour animaux victimes de la déforestation. Aurélien Brulé, que tout le monde appelle Chanee (gibbon, en thaï) poursuit depuis un an un nouveau projet pour inscrire dans le temps sa lutte contre le grignotage de la forêt indonésienne par l'industrie de l'huile de palme. Ce Français de 39 ans, devenu indonésien en 2012 (et dont Libération a déjà dressé le portrait), a fondé en 1997 l'association Kalaweit pour protéger ses primates favoris, les gibbons. Libération l'a rencontré alors qu'il était de passage à Paris.

Comment fonctionne votre programme de protection de gibbons ?

Nous en accueillons actuellement dans nos centres plus de 371, capturés par des particuliers ou par les autorités, après avoir été victimes de la déforestation. Quand on récupère un gibbon handicapé, on sait qu’on ne pourra jamais le relâcher. On met alors en place un programme de bien-être animal pour qu’il vive trente à quarante ans dans un de nos deux centres de soin, où travaillent 6 vétérinaires et 87 salariés, à Bornéo et à Sumatra. Certains singes en meilleure santé suivent des programmes de réhabilitation avec l’objectif qu’ils soient relâchés dans la nature. On reçoit aussi d’autres espèces, des crocodiles, des ours malais, etc. Tous ce