Menu
Libération

Pour l’UE, objectif neutralité climatique

publié le 13 décembre 2019 à 19h31

C'est fait. Après plus d'un an de tractations et plusieurs votes ratés au Conseil européen, les Vingt-Sept (le Royaume-Uni n'a pas assisté à la réunion) ont réussi, dans la nuit de jeudi, à s'accorder sur un nouvel objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour le milieu du siècle : la neutralité climatique. A la différence de celle dite «carbone», cette dernière vise à baisser au maximum les émissions de tous les gaz à effet de serre, et plus seulement du dioxyde de carbone (CO2). Il ne s'agit pas de les réduire à zéro, mais assez pour qu'elles soient compensées par les puits carbone naturels, comme les océans, les sols ou les arbres.

C’est une décision historique, qui pourrait montrer la voie aux autres grandes économies mondiales pour rehausser leurs ambitions. Seul bémol, la Pologne a refusé de suivre ses homologues. Dans sa présentation du «pacte vert européen», mercredi, la nouvelle présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, a annoncé la création d’un «mécanisme pour une transition juste» avec pour objectif de mobiliser 100 milliards d’euros d’argent public et surtout privé sur les sept prochaines années. Beaucoup d’interrogations persistent sur la répartition de ces financements. L’exécutif européen devrait apporter plus de clarifications en janvier.

Autre élément étonnant de la décision du Conseil européen, l’évocation du nucléaire comme pouvant être intégré dans les mix énergétiques nationaux. Elle porte la marque du lobbying forcené de la France, depuis quelques mois, pour imposer son énergie favorite au cœur de la transition écologique européenne. Les Vingt-Sept ont aussi soutenu l’annonce, passée largement inaperçue, par la Banque européenne d’investissement de parvenir à mobiliser 1 000 milliards d’euros pour la protection de l’environnement et du climat entre 2021 et 2030.