Il est l'incarnation d'une nouvelle génération de climatosceptiques : les climatorelativistes. Pas un Donald Trump qui voit dans la lutte contre le changement climatique une «invention chinoise» pour saper la compétitivité américaine. Ni un Vladimir Poutine qui assure que «personne ne sait à quoi est dû» le plus redoutable péril pour la planète. Non, Scott Morrison, 51 ans, est plutôt du style «après moi, le déluge». Le Premier ministre australien, conservateur et libéral, ne voit donc pas vraiment de lien entre les incendies monstres qui ravagent le pays et le réchauffement climatique. Il a préféré partir en vacances à Hawaï - un séjour écourté ce week-end face à la stupéfaction générale. Aux fermiers qui souffraient en octobre d'une sécheresse record, il proposait de prier pour la pluie. A la mort annoncée de la Grande Barrière de corail, il répondait un mois plus tôt qu'elle était «saine et résiliente».
«N’ayez pas peur»
Alors que l'île-continent figure au premier rang des victimes de la crise climatique, on pourrait voir dans cet aveuglement le syndrome du rasoir de Hanlon : «Ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer.» Mais l'homme tient de l'habile carnassier. Natif de Sydney, celui qui a fait fortune dans le tourisme était devenu Premier ministre par effraction en août 2018. Il a arraché au forceps sa victoire aux législatives au printemps. «Un miracle», de son propre aveu. A l'instar d'un Trump, ce religieux pe