Le chef d'état-major de l'armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, personnage majeur du pays et pilier du régime depuis 1962, est décédé ce lundi à 79 ans. «Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée est mort lundi matin d'une crise cardiaque», a annoncé une présentatrice de la télévision nationale Algérie 3, donnant lecture d'un communiqué de la présidence de la République.
Gaïd Salah avait occupé le devant de la scène ces derniers mois en incarnant la transition post-Bouteflika. Il avait appelé à la destitution d'Abdelaziz Bouteflika en mars, insisté en avril puis, une fois la démission de l'ex-Président actée, voulu la tenue d'élections, qui ont finalement vu le 12 décembre la victoire d'Abdelmadjid Tebboune. Il était le visage du haut commandement militaire qui a assumé la réalité du pouvoir durant cette année trouble. Le Président Tebboune a décrété trois jours de deuil national en la mémoire du général décédé.
Né le 13 janvier 1940, engagé dès l’âge de 17 ans au sein de l’Armée de libération nationale (ALN) combattant le pouvoir colonial français selon sa biographie officielle, Ahmed Gaïd Salah était l’un des derniers représentants au sein de l’armée des anciens combattants de la Guerre d’indépendance, un passé dont les dirigeants algériens ont longtemps tiré leur légitimité.
Nommé chef d’état-major de l’armée en 2004 par Abdelaziz Bouteflika, il détient le record de longévité à ce poste. Il fut un indéfectible soutien de ce dernier avant d’obtenir sa démission en avril pour tenter de calmer le mouvement de contestation populaire né un mois plus tôt de la volonté du président sortant de briguer un cinquième mandat. Il n’en était pas moins impopulaire : beaucoup le voyaient comme le garant de la survie du «système» qui dirige l’Algérie depuis 1962.