Le militaire d’extrême droite Jair Bolsonaro pouvait se frotter les mains : la condamnation à 12 ans de prison pour corruption excluait du jeu politique son principal adversaire, l’ancien président de gauche Lula da Silva. Seul candidat à le devancer dans les sondages avant la présidentielle, l’ex-syndicaliste n’avait pu se présenter, ce qui avait offert l’élection à l’ancien parachutiste, nostalgique de la dictature militaire (1964-1985). L’offensive juridique contre Lula, dans le cadre d’une enquête sur des pots-de-vin versés aux politiques par le secteur du BTP, a été menée par le juge Sérgio Moro qui, en récompense, est désigné par Bolsonaro ministre de la Justice. Mais le hargneux magistrat de Curitiba n’a pu empêcher le coup de théâtre du 8 novembre : jugeant que le condamné n’avait pas épuisé ses recours, la Cour suprême décide de le libérer provisoirement, après un an et demi derrière les barreaux. Le «Mandela du Brésil», 74 ans, revient au centre du paysage avec un punch intact et multiplie les interviews dans lesquelles il pourfend le président en fonction pour ce qu’il est : un gesticulateur sexiste, homophobe, raciste et antiécologiste.
8 novembre Au Brésil, Lula reprend le combat
publié le 27 décembre 2019 à 17h11
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